samedi 13 décembre 2008

Les luttes de classes à Sercq

Sercq, une des îles anglo-normandes, était la dernière partie de la Grande-Bretagne à avoir un système gouvernemental féodal avec le pouvoir politique aux mains des propriétaires fonciers héréditaires. Il y a quelques années deux capitalistes, les frères Barclay, qui possèdent le Daily Telegraph, le Spectator et d’autres titres de presse, s’y sont déplacés et ont financé une campagne, qui est allée jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, pour renverser l’ancien régime. Pour la première fois s’y sont donc déroulé jeudi dernier des élections démocratiques.

Les frères Barclay, en tant que capitalistes riches, avaient leur propre liste de candidats, mais elle n’a pas réussi, les partisans du seigneur féodal (son titre officiel c’est vraiment “The Seigneur”) obtenant une majorité de sièges.

Vaincus, les capitalistes ont immédiatement eu recours au pouvoir de l’argent, à l’opposé de celui de la terre, et ont fermé leurs entreprises sur l’île pour punir ceux qui n’avaient pas voté pour eux.

Voilà qui montre que le discours capitaliste sur la “démocratie” est encore, comme au XIXème siècle, une façon d’essayer de transférer le pouvoir politique des vieilles classes foncières à eux-mêmes. Un changement de maîtres pour les gens ordinaires, comme lors de la Révolution française. Mais les gens de Sercq ont préféré le démon qu’ils connaissaient au démon qu’ils n’avaient pas encore. Et nous pouvons constater que les capitalistes ne croient en la démocratie qu’aussi longtemps qu’ils en reçoivent un intérêt.

(Traduit du blog du SPGB par Bataille Socialiste)

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