lundi 29 novembre 2010

L'abondance

Le capitalisme, système dynamique et productif à l'extrême, a déjà posé les bases de l'abondance. Il a créé un remarquable réseau de communications et de transports qui facilite la circulation des idées et des biens matériels, ainsi qu'une technologie, toujours en plein développement, qui serait aisément capable de satisfaire tous les besoins de tous les habitants de la terre. Nous ne sommes pas seuls à penser ainsi et diverses publications et rapports non-socialistes l'expliquent en détail avec statistiques à l'appui. D'ailleurs il suffit de regarder autour de soi, du moins dans le monde occidental. Tous les signes de l'abondance sont-là : magasins dé bordant de produits divers, tonnes de nourriture stockées dans le cadre de la Communauté Européenne, réserves considérables aux USA, et d'une manière générale un marché qui n'arrive pas à écouler tous ses produits.

Dans le capitalisme, malheureusement, ce sont les profits et non pas l'abondance qui sont le but de la production. C'est pour cela que nous ne voyons autour de nous que les signes d'une abondance possible et non pas cette abondance elle-même. C'est parce que le profit règne sur la production que les usines ferment quand elles ne produisent plus de profits alors qu'elles produisent toujours des choses dont les hommes ont besoin et qu'il y a des quantités de chômeurs qui ne demanderaient qu'à y travailler. C'est parce que le profit règne sur la distribution des biens que des millions de tonnes de fruits et de légumes et d'autres marchandises sont détruits chaque année plutôt que d'être consommés et que des millions de tonnes d'aliments sont stockés pendant que des millions d'hommes et de femmes et d'enfants meurent de faim.

L'abondance est donc réalisable. Elle est déjà réalisée dans certains domaines, mais n'est pas utilisée. Dans d'autres domaines elle n'est même pas réalisée. Et cela est dû uniquement au système dans lequel nous vivons, un système qui est réglé par la nécessité de réaliser des profits et non de satisfaire les besoins humains. Dans le socialisme la satisfaction des besoins humains deviendrait le but unique de toute production et il n'y aurait donc plus d'obstacle à la réalisation de la société d'abondance. D'autre part le socialisme bénéficierait, en plus de la technologie actu elle, d'une énorme libération d'énergies humaines et de ressources matérielles. Tout travail lié à l'argent (banques, assurances, publicité pour le profit, etc.), à la production d'armes, à l'oppression policière deviendrait inutile, et toutes les ressources qui sont aujourd'hui gaspillées dans la fabrication d'larmes pourraient être utilisées à des fins constructives.

lundi 22 novembre 2010

Ils ont raison (5)

"La production, le capital sont de venus trop grands, trop développés pour les limites sociales du marché. La solution communiste est d'abolir le capital, d'établir la propriété collective de la société sur les forces de production internation ales. Le prolétariat est la force motrice de cette révolution. La grande industrie mondiale rend pos sible et nécessaire le communisme, pas pour dans des siècles, comme l'entend le PCF, mais dans l'immédiat !"

"Cette expropriation des capital istes au bénéfice de la société est un acte international car le capit al n'a pas d'existence nationale, il est le mode universel d'exploit ation du travail et d'organisation de la société. On ne peut pas échapper à la production marchande et à la loi de la valeur par les moyens du protectionnisme, s'appel ât-il radicalement monopole du com merce extérieur. Enfin, la base matérielle et sociale du communisme est l'économie mondiale, cadre du développement et de l'organisation des forces de production".

"La révolution mondiale n'est pas la somme des révolutions nationales. Pas plus que le capitalisme mondial n'est la somme des capitalismes nationaux. Le capitalisme mondial est un tout, un système universel d'exploitation et de développement de la production, un processus global de mise en valeur (paralysé par la division des nations)".

"Les conditions du communisme ex istent seulement à l'échelle mond iale".

—L’Internationale. Lyon. (1980)

lundi 15 novembre 2010

Optimistes et pessimistes

On peut diviser en deux camps ceux qui ont une opinion sur le futur du monde, les optimistes et les pessimistes. On trouve parmi les pessimistes de nombreux écologistes qui prédisent la fin du monde à moins que la population mondiale ne soit réduite ou que la production mondiale ne soit diminuée.

Les optimistes maintiennent que la population du tiers monde s'équilibrera tout comme l'ont fait les populations de l'Europe et de l'Amérique du Nord vers la fin du siècle dernier et plus tard celle du Japon ; qu’il n'y a aucune cause d’alarme à ce propos. Et de toute façon, ajoutent-t-ils, le monde est capable de nourrir plusieurs fois sa population actuelle.

Vu la privation et la misère dans le monde il y a un besoin urgent non pas de diminuer la production mais plutôt de l'augmenter. Cette augmentation de production n'implique pas forcément une augmentation de la consommation des ressources, mais pour éviter cela il faudra abandonner la production d'objets faits pour ne pas durer (par exemple les voitures sont construites de façon à tomber en panne après 100.000 kms et les machines à laver après 5 ans). Pour empêcher une augmentation de la consommation des ressources, il faudra aussi élargir le recyclage.

Il faut noter qu’il y a une différence importante entre « réserves » et « ressources ». Ainsi lorsque l'on dit que les « réserves » s'épuisent, en fait on veut dire que c'est la quantité des matériaux procurables selon les techniques existantes et le niveau des prix et des profits courants qui s'épuise. Ce qui ne veut pas dire que les ressources s'épuisent.

Les ressources mondiales de minéraux et d'énergie sont en fait abondantes, d'autant plus qu'il est probable que dans quelques décannies un système productif basé sur l'hydrogène comme source de combustible et sur la fusion nucléaire comme source d'énergie deviendra techniquement possible. Ce système sera techniquement possible, mais sera-t-il réalisé ? Est-ce que les moyens de production qui même maintenant sans ce progrès technique pourraient produire en abondance pour tous, seront utilisés à fournir cette abondance ?

Pour que les ressources mondiales naturelles et artificielles soient utilisées pour produire des richesses pour la seule et directe satisfaction des besoins humains, il faut d'abord que celles-ci deviennent l'héritage commun de toute l'humanité, ce qui implique la fin de la production pour la vente et le profit. C'est parce que nous sommes convaincus de ce fait que nous socialistes sommes des optimistes.

dimanche 7 novembre 2010

Sur "la Révolution russe"

Aujourd'hui étant le 93e anniversaire du coup d'Etat bolchevique en Russie, nous reproduisons une lettre d'un camarade du SPGB publiée dans Internationalisme ("organe théoretique de la Fraction Française de la Gauche Communiste") en avril 1947 en réponse à une « lettre aux socialists parties » parue en janvier. Nous n'avons rien à y ajouter.
Nous disons que le socialisme ne peut être introduit qu’à travers l’expropriation totale et immédiate, par la classe ouvrière, de la classe capitaliste ; et ceci d’une façon plus nette, au travers d’une majorité consciente du prolétariat contrôlant la machine d’État.

La perspective et la compréhension du socialisme ne surgissent que dans le contexte d’un capitalisme avancé et la révolution qui introduira le socialisme doit être de caractère international. Ces pré-conditions essentielles étaient-elles présentes dans la Russie de 1917 ? Notre réponse est catégorique : non ; car, en 1917, l’écrasante majorité des paysans et ouvriers en Russie ne comprenait ni ne désirait le socialisme ; seulement voulait-elle “la paix, le pain et la terre” promis par le Parti bolchevik (un parti qui était jacobin en structure et dans son but) et, ainsi que Trotsky l’admet dans sa Leçon d’Octobre 1917, “le cours entier de la Révolution eut été changé si, au moment de la Révolution, il n’y avait pas eu une armée de plusieurs millions de paysans brisés et mécontents…”

Des soldats “brisés et mécontents” et des paysans et ouvriers las de la guerre, attirés par le slogan “Pain, paix et terre”, ne pouvaient pas et ne voulaient pas introduire le socialisme. Certains étaient et sont d’avis que les bolcheviks pouvaient introduire le socialisme en dépit de l’ignorance de la grande masse des ouvriers et paysans ; et Lénine, dans le New International de New-York, en avril 1918, soutenait cette position en disant : “De même que 150.000 propriétaires terriens despotiques, sous le tsarisme, dominèrent les 130.000.000 de paysans de Russie, de même les 200.000 membres du Parti bolchevik imposent leur volonté prolétarienne, mais cette fois-ci dans l’intérêt de ces derniers.” Combien dangereusement fausse fut cette position et ceci a été démontré par les événements postérieurs en URSS qui, aujourd’hui, est devenue plus totalitaire que ne le fut jamais l’Allemagne nazie.

vendredi 5 novembre 2010

Bienvenue

Le Parti Socialiste du Canada vient d'inaugurer un forum de discussion en anglais et français.

Une présentation en français de l'objectif et des principes du PSC se trouve ici.

N'oubliez pas notre forum.

lundi 1 novembre 2010

Le vrai choix

La machine économique est plus détraquée que jamais. Les entreprises ferment ; nous avons dépassé les deux millions de chômeurs et des centaines de milliers de personnes vivent dans la misère tandis que d'autres sombrent dans le désespoir. La crise économique se prolonge d'une crise de civilisation : la violence sévit, le fascisme s'organise, nul ne se sent plus en sécurité, à aucun point de vue. Et le tout se joue sur un fond de bottes et de canons dont on se demande toujours avec anxiété s'ils resteront encore longtemps à l'extérieur.

Pour nous rassurer on nous déclare : « De quoi, vous plaignez-vous ? Vous avez une jambe cassée ? C'est rien ça, ailleurs ils n'ont plus de jambe du tout ». Ça ne nous rassure pas, mais il est vrai. Dans notre malheur nous faisons figure d'un îlot de richesse dans un océan de misère. Dans le monde des centaines de millions d'êtres humains vivent à un niveau tragiquement plus bas que le nôtre et chaque année des centaines de milliers de pauvres bougres meurent par insuffisance de nourriture et de soins. Et ces canons dont nous entendons les lointains échos, c'est sur eux qu'ils tirent, ce sont eux qu'ils tuent.

Alors, placés aux premières loges pour contempler cet angoissant spectacle, nos gouvernants nous réaffirmaient la valeur irremplaçable du système capitaliste mondial, ce système qui, par la loi du profit et de la concurrence, est responsable de nos maux.

Mais enfin les problèmes sociaux et économiques dans lesquels nous nous débattons, ne sont pas sans solution. Ils demandent seulement de nouveaux rapports entre les hommes. Le choix se situe entre deux positions :

1) Tu vas travailler pour moi et je te donnerai de quoi vivre.
2) Nous allons travailler ensemble et partager ce que nous produirons.

Dans le premier cas, le capitalisme, les crises sont fatales puisque le profit s'intercale toujours entre la production et le besoin. Quant au travail, on le supprime, tout simplement dès qu'il n'est plus rentable.

Dans le second cas, la production étant orientée vers la seule satisfaction des besoins, l'équilibre s'établit fatalement entre les deux. Bien sûr dans la pratique, les problèmes ne manquent pas, mais le principe admis il n'y a plus de blocage. Il ne peut plus y en avoir si le système est mondialisé, si l'on supprime les multinationales, les émirs, les cie d'assurance, les armées, les innombrables divisions nées et entretenues pour défendre les intérêts des Etats capitalistes.

Et qui est-ce qui empêche ce système-là de s'établir et de fonctionner ? Qui fait fonctionner l'économie du monde ? Des salariés, à tous les niveaux, les manoeuvres, mais aussi les ingénieurs, les cadres : capital mis à part, le rôle des patrons est devenu bien peu de choses, rien de ce qu'ils font lui ne puisse être réalisé par les actuels salariés. Alors si ces derniers s'unissaient, prenaient le pouvoir, administration comprise, qui empêcherait que ça marche ?