Il y a aussi l'ignorance où la majorité des exploités sont de ce qu'est le socialisme ou même le capitalisme. Il faut comprendre la cause de cette ignorance et y porter remède.
Il est nécessaire de redire que le système économique de production en vue du profit est le capitalisme ; que ce système ne se conçoit pas sans l'exploitation de l'homme par l'homme, sans la concurrence entre individus et groupes, sans le vol du travail humain par les riches parasites.
Il faut aussi admettre que le capitalisme continuera à régner sur la planète aussi longtemps qu'il n'aura pas été remplacé par un système économique d'un stade plus évolué, plus humain. Le système futur qu'Engels et Marx ont appelé alternativement socialisme et communisme ne peut être imposé par un groupe avec quelque chance de réussite. Il est indispensable qu'il soit d'abord voulu par les travailleurs du monde entier et donc universellement compris. Ce système dans lequel il s'agira de produire pour la satisfaction des besoins, s'appelle le socialisme. Peu importe d'ailleurs que d'autres l'appellent communisme ou anarchisme. Ce n'est pas le vocabulaire technique qui importe, c'est le but poursuivi, dans l'intérêt du genre humain.
Ce système, s'il est effectivement bénéfique pour le peuple, sera voulu par le peuple dès qu'il sera compris du peuple.
Il n'est pas nécessaire qu'une minorité pensante dirige la classe travailleuse. C'est ce que nous avons déjà à Paris, à Londres, à Prague, à Moscou, à Pékin, à La Havane. C'est ce que nous avons déjà à Alger, à Tel-Aviv, à Washington, à Dakar, au Cap. La minorité dirigeante actuelle a été, elle aussi, alliée au peuple a un moment donné. Elle a ensuite pris avantage de ce qu'elle était l'« élite » pour imposer au peuple son autorité. La révolution par l'élite conduira inéluctablement au gouvernement par l'élite.
Le passage du capitalisme privé au capitalisme d'Etat ne libère pas la classe travailleuse. Ceux qui produisent continuent à ne pas posséder les moyens de production. La propriété change de mains et les exploités demeurent exploités. Mettre fin à la propriété privée, c'est en finir avec l'existence même de l'Etat, qu'il soit capitaliste ou prétendument socialiste. C'est organiser la société pour pourvoir à la satisfaction des besoins du genre humain. C'est instaurer le socialisme.
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