Citoyens (comme on s’interpelle dans le livre 1984) ! Laissez la police de la pensée et les médias parler entre eux. C’est le moment de réclamer l’héritage socialiste pour nous-mêmes !
La tradition philosophique de l’Age de la Raison a fait apparaître la notion d’une société humaine rationnelle. En France, Morelly, Babeuf et Buonarotti prônaient une société égalitaire fondée sur la possession en commun des moyens de subsistance, et le mouvement collectiviste des années 90 du XIXème siècle a repris la même idée - et rappelez-vous qu’il n’y a pas si longtemps qu’on déclare sur les cartes d’adhésion de la CGT être pour “l’abolition du salariat”. Dès son début le socialisme français critiquait l’appropriation individuelle des richesses au moyen de la propriété privée capitaliste ; un reconnaissance que la société était divisée en classes ; une reconnaissance que l'État n’était pas neutre mais un moyen d’oppression d’une classe par une autre, lui-même le produit d’une société de classe. Ce sont les faits que la police de pensée et les politiciens de carrière veulent nous faire oublier afin de maintenir les privilèges des riches.
Rappelez la forme louable et de bon sens de la démocratie que les citoyens de Paris ont pratiquée pendant la Commune de 1871: lorsque quelqu’un était élu, il était au service des électeurs et sujet à la révocation immédiate s’il ne suivait pas le mandat de ceux qui l’avaient élu. Rappelez également la notion du mutuellisme, d’une société équitable où les producteurs donneraient leurs produits afin de subvenir aux besoins des autres, non pas, comme aujourd’hui dans la société capitaliste, où une poignée de capitalistes égoïstes utilise les lois de la propriété privée pour accumuler le capital en vendant les marchandises produites par la classe salariée majoritaire.
Il existe toujours en France une tradition de longue date d’égalité, de participation, d'entraide et de démocratie directe. Imaginons donc ensemble une société nouvelle. Continuons les expériences méritoires et participatives des premiers socialistes qui prônaient la possession en commun des moyens de vivre par des individus s’associant librement - par tout le monde. Une société qui n’exclut personne où nous nous entraidons sans, comme aujourd’hui, que des capitalistes égoïstes et possessifs accumulent les richesses et dirigent la société au moyen de leurs politiciens et de leurs gouvernements.
La technologie, la science et les bonnes intentions humaines peuvent résoudre les problèmes auxquels l’humanité fait face mais seulement après avoir éliminé les restrictions du système absurde du marché.
La classe capitaliste minoritaire promeut le système de marché parce qu’il maintient la propriété privée, comme moyen pour elle de s'approprier la richesse produite par la classe travailleuse qui, de fait, fait marcher l’industrie et l’administration. Il faut enlever ce monopole de la classe capitaliste. Comment ? Nous suggérons que la majorité socialiste impose à la classe capitaliste minoritaire la volonté démocratiquement exprimée pour la possession commune des moyens de vivre. Donc, la possession commune réalisée, tout l’édifice du marché, de la propriété privée, du travail salarié, de l’argent, de la rente, du capital, de l’intérêt, qui sont tous interdépendants, disparaîtront. Ils seront remplacé par l’accès libre pour tous à la richesse collective de la société ; et le progrès humain commencera.
Le contrôle démocratique conscient et l’application des connaissances partagées disponibles, grâce par exemple aux ordinateurs, permettront la liberté vraie. Il sera évident que tout le monde aurait le même pouvoir et une voix égale dans chaque décision dans cette société future avec l’élimination de la faim, instrument de contrôle dans le capitalisme. Au sein de cette société d’individus librement associés, chaque femme, chaque homme, chaque enfant pourra prendre les biens dont il a besoin dans des magasins communaux. C’est ce libre accès, cette liberté qui maintiendra la démocratie réelle ; il sera praticable parce que l’argent disparaîtra en n’étant plus nécessaire. Notre bon sens nous dira de ne pas gaspiller ce qui pourra être utilisé par d’autres, comme les premiers socialistes l’attendaient.
En tant que socialistes nous voulons participer à l’avancement de la communauté humaine globale afin de faire libérer la créativité latente de l’humanité. “Donnez-nous notre monde”, demande-t-on. Mais il ne vous sera pas donné. Vous devez le prendre. Nous, socialistes, nous n’acceptons pas de dirigeants ni de police de la pensée, ni des politiciens de carrière. Nous sommes chacun différents mais égaux. C’est pourquoi nous vous invitons, vous aussi, à rejeter les dirigeants et la police de la pensée. Commencez à vous libérer, soyez confiants, n’obéissez pas, pensez par vous-mêmes, posez des questions en examinant ce que nous suggérons.
Nous n’avons rien d'autre à perdre que nos chaînes. Nous avons un monde à gagner.
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