jeudi 11 février 2010
Le jeu du Capitalisme
Le capitalisme est comme un jeu de Monopoly qui met en jeu la vie et la mort. Et nous n'avons pas d'autre choix que d'y jouer. L’idéologie dominante nous dit que c’est grâce à la compétition que tout se produit. La plupart des jeux sont basés sur la compétition et celle-ci peut donc se montrer très amusante. Les jeux coopératifs sont généralement moins intéressants. Mais nous sommes en train de parler d'amusement, pas de vie ou de mort. Forcer les gens à participer à un jeu compétitif où la plupart des règles sont truquées au départ et où le résultat peut être fatal n'est pas quelque chose d'amusant, c'est assez révoltant. Nous pensons que la concurrence fait marcher le monde, mais tout ce qu'elle fait c'est nous faire courir — souvent par terreur.
Le point de vue alternatif est que la coopération est la stratégie dont nous avons besoin pour faire fonctionner le monde. L’idéologie du capitalisme dit le contraire. Mais nous devons coopérer pour jouer le jeu du capitalisme. Nous devons être en accord, de manière coopérative, pour être en compétition. La coopération ne nous est donc pas étrangère, même dans le capitalisme. Nous coopérons déjà, mais nous coopérons contre nos propres intérêts. Les joueurs dans le jeu du Monopoly de la mort doivent avoir été tous d'accord sur les règles, ou bien ils n'y joueraient pas. Alors pourquoi continuons-nous d'y jouer ? Selon l’idéologie dominante, c'est le seul jeu qui existe. Est-ce vrai ?
Peut-être que la raison pour laquelle nous continuons à jouer à ce jeu de compétition est que nous n'avons simplement pas encore décidé de ne plus y jouer. Aussi longtemps que nous en acceptons les règles, le jeu se doit de continuer. Ainsi, la question est la suivante : si on vous donnait le choix, accepteriez-vous ces règles ?
Ainsi, nous acceptons tous la propriété privée des ressources naturelles, de la richesse, etc. La propriété ne signifie pas que vous ayez la liberté de profiter de quelque chose, elle signifie que vous pouvez empêcher n'importe qui d'autre d’en profiter. A moins que vous ne soyez riche, la propriété ne vous rend pas libre, elle vous enchaîne. Pensez-y. Si je pouvais posséder l'air que vous respirez, en d'autres mots, vous priver de l’accès à celui-ci, je serais maître du monde et vous seriez tous mes esclaves. Vous penseriez que ce n'est pas très équitable, mais ça n’a rien à voir.
C'est ainsi que les règles de la propriété fonctionnent et nous avons tous accepté cela. Le commerce, les marchés, la concurrence, la pénurie, les guerres, la pauvreté et le reste, tout cela découle de ce seul principe. C'est un principe sacré. C'est encore plus ancien et sacré que la Bible ou le Coran. C'est même plus sacré que la vie elle-même. Ou du moins, c'est ce que l'on nous a enseigné. Idéologie. Et en raison de cette idéologie, nous croyons qu'il est normal que les riches doivent être riches et donc que les pauvres n'ont qu'à être pauvres. Et ainsi le jeu continue.
Ce que vous devez faire, c'est vous demander pourquoi vous jouez à ce jeu de la propriété privée et qu'est-ce que vous y gagnez réellement. Bien sûr, vous pouvez posséder une certaine propriété. C’est le cas de la plupart d’entre nous. Vous pouvez même posséder votre propre maison et votre propre voiture, bien que vous les avez probablement eues toutes les deux par crédit et vous les rembourserez toute votre vie.
Maintenant, demandez-vous quelle sécurité vous avez réellement. Vous devez travailler et vous pourriez perdre votre emploi. Vous vivez sur une planète qui se réchauffe tandis que la pollution augmente sans cesse et que les politiciens font des promesses vides de sens. Ce jeu auquel nous jouons ne durera pas toujours. Quand les forêts auront finalement disparu et que les calottes glaciaires auront finalement fondu, il sera peut-être trop tard pour remettre en question les règles du Monopoly de la mort. Il pourrait n'y avoir plus de propriété qui vaille la peine d’être possédée.
Certains disent que le capitalisme est la fin de l'histoire. En fait, le capitalisme pourrait bien être notre fin à tous.
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