mercredi 18 juin 2008
Pour une révolution majoritaire
Dans la conjoncture politique et industrielle moderne, la révolution socialiste ne peut aboutir sans la participation active et éclairée de l'immense majorité des salariés. Il est nécessaire que l'émancipation de l'humanité soit, selon le propos marxiste, le résultat de la volonté démocratique et majoritaire. Aucune minorité, qu'elle soit violente ou non violente ne peut s'y substituer. La plupart des théories "révolutionnaires" de nos jours cependant supposent qu'une minorité peut se trouver acculée à réaliser la révolution. Voyons pourquoi de telles théories sont fausses et dangereuses.
Les insurrections paysannes, dirigées par une minorité, ne peuvent pas conduire à l'élaboration d'une société socialiste débarrassée des clivages de classes. De telles insurrections amènent au pouvoir une nouvelle classe dirigeante comme on l'a vu en Chine, à Cuba et au Viet-Nam. Des penseurs tels que Mao, Guevara, Fanon et (pour un temps) Debray qui arboraient l'étiquette marxiste n'étaient absolument pas marxistes. De manière diverse, ils étaient tous partisans du gouvernement par une élite, mais se servaient d'un vocabulaire marxiste et de la révolution paysanne pour justifier (consciemment ou non) la domination présente ou future d'une élite. Tel n'était peut-être pas leur projet mais cela semble bel et bien le rôle objectif de la révolution paysanne et de ses idéologies.
Dans les pays hautement industrialisés une insurrection ne peut aboutir qu'avec le large soutien de la vaste majorité de la population (ou, du moins, grâce à sa neutralité passive) et qu'avec l'effondrement de l'appareil de répression de l'Etat. En l'absence de ces conditions, toute insurrection urbaine sera noyée dans un bain de sang. On l'a vu à Paris en 1871, à Dublin en 1916, à Shanghai en 1927, à Vienne en 1934 et à Varsovie en 1943 et 1944.
II est devenu au fil des ans de plus en plus difficile, si bien qu'il est maintenant presque impossible à une minorité de mettre en échec les forces de l'Etat. Il est évident que la technologie moderne et particulièrement les moyens de communication et de déplacement ont rendu cela plus difficile à accomplir, même avec une grève générale. L'usage d'engins tels qu'hélicoptères, bombes légères, gaz et napalm, sans exclure des défaillances dans le camp insurrectionnel, rend beaucoup plus coûteuse qu'il y a un siècle la lutte contre ces forces. Il est pertinent de rappeler qu'en 1895 Engels avait déjà souligné que les combats de rues étaient dépassés.
Une alternative stratégique pour une minorité activiste consisterait à mener une campagne prolongée de violence, de terrorisme et de sabotage (comme la bande à Baader en Allemagne et les brigades rouges en Italie) - ou même simplement de désobéissance passive civile - pour provoquer l'effondrement du mécanisme de l'Etat. Une telle stratégie conduirait plus probablement à l'avènement d'une dictature fasciste et, même en cas de succès, étant seulement l'oeuvre d'une minorité active conduirait en toute probabilité à la domination d'une nouvelle classe privilégiée comme dans le cas des insurrections paysannes.
Pour réussir, la révolution socialiste doit être démocratique et essentiellement non violente, entraînant la vaste majorité des travailleurs salariés car ils sont les seuls qui, vu leur rapport avec le fonctionnement de la société moderne, ont à la fois le potentiel nécessaire pour faire la révolution et la capacité de la conduire jusqu'au succès sur une base démocratique.
Les insurrections paysannes, dirigées par une minorité, ne peuvent pas conduire à l'élaboration d'une société socialiste débarrassée des clivages de classes. De telles insurrections amènent au pouvoir une nouvelle classe dirigeante comme on l'a vu en Chine, à Cuba et au Viet-Nam. Des penseurs tels que Mao, Guevara, Fanon et (pour un temps) Debray qui arboraient l'étiquette marxiste n'étaient absolument pas marxistes. De manière diverse, ils étaient tous partisans du gouvernement par une élite, mais se servaient d'un vocabulaire marxiste et de la révolution paysanne pour justifier (consciemment ou non) la domination présente ou future d'une élite. Tel n'était peut-être pas leur projet mais cela semble bel et bien le rôle objectif de la révolution paysanne et de ses idéologies.
Dans les pays hautement industrialisés une insurrection ne peut aboutir qu'avec le large soutien de la vaste majorité de la population (ou, du moins, grâce à sa neutralité passive) et qu'avec l'effondrement de l'appareil de répression de l'Etat. En l'absence de ces conditions, toute insurrection urbaine sera noyée dans un bain de sang. On l'a vu à Paris en 1871, à Dublin en 1916, à Shanghai en 1927, à Vienne en 1934 et à Varsovie en 1943 et 1944.
II est devenu au fil des ans de plus en plus difficile, si bien qu'il est maintenant presque impossible à une minorité de mettre en échec les forces de l'Etat. Il est évident que la technologie moderne et particulièrement les moyens de communication et de déplacement ont rendu cela plus difficile à accomplir, même avec une grève générale. L'usage d'engins tels qu'hélicoptères, bombes légères, gaz et napalm, sans exclure des défaillances dans le camp insurrectionnel, rend beaucoup plus coûteuse qu'il y a un siècle la lutte contre ces forces. Il est pertinent de rappeler qu'en 1895 Engels avait déjà souligné que les combats de rues étaient dépassés.
Une alternative stratégique pour une minorité activiste consisterait à mener une campagne prolongée de violence, de terrorisme et de sabotage (comme la bande à Baader en Allemagne et les brigades rouges en Italie) - ou même simplement de désobéissance passive civile - pour provoquer l'effondrement du mécanisme de l'Etat. Une telle stratégie conduirait plus probablement à l'avènement d'une dictature fasciste et, même en cas de succès, étant seulement l'oeuvre d'une minorité active conduirait en toute probabilité à la domination d'une nouvelle classe privilégiée comme dans le cas des insurrections paysannes.
Pour réussir, la révolution socialiste doit être démocratique et essentiellement non violente, entraînant la vaste majorité des travailleurs salariés car ils sont les seuls qui, vu leur rapport avec le fonctionnement de la société moderne, ont à la fois le potentiel nécessaire pour faire la révolution et la capacité de la conduire jusqu'au succès sur une base démocratique.
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