lundi 30 juin 2008
La gauche « antilibérale »
Avant le 2nd tour des élections présidentielles 2007, le MEDEF, organisation caritative bien connue, avait annoncé qu’il ne donnerait pas de consignes de vote en faveur des deux candidats restants, ces derniers « étant favorables à l’économie de marché », c-à-d. pour appeler les choses par le nom, au capitalisme. Une façon comme une autre d’affirmer qu’entre l’UMP et le PS, c’est bonnet blanc et blanc bonnet ; ce que tout salarié ayant connu des gouvernements des deux bords ne peut que confirmer.
La veille, et à sa façon, Arlette Laguiller ne disait pas autre chose lorsqu’elle déclarait : « Aussi bien Ségolène Royal que Sarkozy sont dans le camp du capital, dans le camp des spéculateurs, des exploiteurs et des licencieurs et en sont de bons et loyaux serviteurs » (22 avril 2007). Quel salarié quelque peu lucide ne peut être d’accord ?
Mais alors que, en toute logique, le patronat votait pour ses représentants, les candidats de la « gauche de la gauche » appelèrent à voter pour un « candidat du capital » !? Comment s’étonner que l’immense majorité des salariés soit complètement déboussolée ?
Qu’on l’appelle « économie de marché », « libéralisme économique », « libre entreprise » ou qu’on emploie tout autre euphémisme, le système social sous lequel nous vivons est le capitalisme. Sous celui-ci, les moyens de production et de distribution des richesses sociales – les moyens d’existence de la société – sont la propriété exclusive d’une minorité parasite dominante – les détenteurs de capitaux ou classe capitaliste – au profit de laquelle ils sont inévitablement gérés (par des salariés !).
La gauche « antilibérale » critique ce système mais ne propose que des réformes qui permettent, intentionnellement ou non, de le perpétuer. Tenter d’aménager ce système en faveur des salariés, d’en adoucir les effets, en un mot, de l’« humaniser », c’est demander à un tigre de brouter du gazon.
Nous ne mettons pas en doute la sincérité de la majorité des militants de cette gauche radicale, mais nous mettons sérieusement en doute l’efficacité de leurs propositions.
Depuis plus d’un siècle que les réformistes ont eu la possibilité d’en finir avec les problèmes du capitalisme (chômage, précarité, pauvreté, insécurité, pénurie de logements ici, malnutrition, famine, guerre ailleurs), et en dépit de l’infinité de gouvernements de toutes tendances qui se sont succédés dans le monde au cours du 20ème siècle, non seulement ces problèmes n’ont pas disparu, mais ils se sont aggravés et d’autres, dont on a déjà parlé, sont venus se greffer. En outre, les réformes si difficilement obtenues sont remises en cause par le premier gouvernement « libéral » venu (recul de l’âge de la retraite, diminution des indemnités de chômage, déremboursements de la sécurité sociale, etc.), en attendant la remise en cause de la semaine de 35 heures et autres gâteries.
Pour en finir avec les problèmes qui nous accablent, ce n’est pas d’une augmentation du SMIC ou de toute autre mesure humanitaire dont nous avons besoin, pas plus que de mesures utopiques et inefficaces, telle l’« interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits » (José Bové et L.C.R.) ou, dit autrement, l’interdiction de « tout licenciement collectif aux grandes entreprises sous peine de réquisition, c’est-à-dire d’expropriation sans rachat ni indemnité » (Arlette Laguiller). Bien avant qu’un candidat porteur de cette revendication eût passé la porte de l’Élysée, les actionnaires et propriétaires des entreprises visées les auraient délocalisées, mettant ainsi sur la paille des centaines de milliers de salariés.
Par définition, le capitalisme ne peut fonctionner que dans l’intérêt des capitalistes. Une constatation s’impose donc : aucun aménagement, aucune mesure, aucune réforme, n’ont pu (et ne le pourront d’ailleurs jamais) subordonner la propriété privée capitaliste à l’intérêt général et, donc, changer quoi que ce soit à la position de soumission de la majorité salariée aux intérêts égoïstes de la minorité possédante. Instruits des erreurs passées, et soucieux de ne pas les reproduire, les socialistes proposent, comme seule solution réaliste et immédiate, l’instauration de la propriété sociale (d’où le nom de socialisme) des moyens d’existence de la société, de manière à assurer leur gestion par (et, donc, dans l’intérêt de) la collectivité tout entière.
La veille, et à sa façon, Arlette Laguiller ne disait pas autre chose lorsqu’elle déclarait : « Aussi bien Ségolène Royal que Sarkozy sont dans le camp du capital, dans le camp des spéculateurs, des exploiteurs et des licencieurs et en sont de bons et loyaux serviteurs » (22 avril 2007). Quel salarié quelque peu lucide ne peut être d’accord ?
Mais alors que, en toute logique, le patronat votait pour ses représentants, les candidats de la « gauche de la gauche » appelèrent à voter pour un « candidat du capital » !? Comment s’étonner que l’immense majorité des salariés soit complètement déboussolée ?
Qu’on l’appelle « économie de marché », « libéralisme économique », « libre entreprise » ou qu’on emploie tout autre euphémisme, le système social sous lequel nous vivons est le capitalisme. Sous celui-ci, les moyens de production et de distribution des richesses sociales – les moyens d’existence de la société – sont la propriété exclusive d’une minorité parasite dominante – les détenteurs de capitaux ou classe capitaliste – au profit de laquelle ils sont inévitablement gérés (par des salariés !).
La gauche « antilibérale » critique ce système mais ne propose que des réformes qui permettent, intentionnellement ou non, de le perpétuer. Tenter d’aménager ce système en faveur des salariés, d’en adoucir les effets, en un mot, de l’« humaniser », c’est demander à un tigre de brouter du gazon.
Nous ne mettons pas en doute la sincérité de la majorité des militants de cette gauche radicale, mais nous mettons sérieusement en doute l’efficacité de leurs propositions.
Depuis plus d’un siècle que les réformistes ont eu la possibilité d’en finir avec les problèmes du capitalisme (chômage, précarité, pauvreté, insécurité, pénurie de logements ici, malnutrition, famine, guerre ailleurs), et en dépit de l’infinité de gouvernements de toutes tendances qui se sont succédés dans le monde au cours du 20ème siècle, non seulement ces problèmes n’ont pas disparu, mais ils se sont aggravés et d’autres, dont on a déjà parlé, sont venus se greffer. En outre, les réformes si difficilement obtenues sont remises en cause par le premier gouvernement « libéral » venu (recul de l’âge de la retraite, diminution des indemnités de chômage, déremboursements de la sécurité sociale, etc.), en attendant la remise en cause de la semaine de 35 heures et autres gâteries.
Pour en finir avec les problèmes qui nous accablent, ce n’est pas d’une augmentation du SMIC ou de toute autre mesure humanitaire dont nous avons besoin, pas plus que de mesures utopiques et inefficaces, telle l’« interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits » (José Bové et L.C.R.) ou, dit autrement, l’interdiction de « tout licenciement collectif aux grandes entreprises sous peine de réquisition, c’est-à-dire d’expropriation sans rachat ni indemnité » (Arlette Laguiller). Bien avant qu’un candidat porteur de cette revendication eût passé la porte de l’Élysée, les actionnaires et propriétaires des entreprises visées les auraient délocalisées, mettant ainsi sur la paille des centaines de milliers de salariés.
Par définition, le capitalisme ne peut fonctionner que dans l’intérêt des capitalistes. Une constatation s’impose donc : aucun aménagement, aucune mesure, aucune réforme, n’ont pu (et ne le pourront d’ailleurs jamais) subordonner la propriété privée capitaliste à l’intérêt général et, donc, changer quoi que ce soit à la position de soumission de la majorité salariée aux intérêts égoïstes de la minorité possédante. Instruits des erreurs passées, et soucieux de ne pas les reproduire, les socialistes proposent, comme seule solution réaliste et immédiate, l’instauration de la propriété sociale (d’où le nom de socialisme) des moyens d’existence de la société, de manière à assurer leur gestion par (et, donc, dans l’intérêt de) la collectivité tout entière.
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