lundi 21 juin 2010

Le Parti socialiste du Canada d'avant 1914

Il n’y a pas grand’chose sur le NET en français sur l’histoire de l’ancien Parti socialiste du Canada. Nous n’en avons pu trouver que deux :
Peter Campbell, Easts Meets Left : South asian Militants and the Socialist Party of Canada in British Columbia, 1904-1914

Peter Campbell examine les liens privilégiés qui se sont établis au début du vingtième siècle entre le Parti socialiste du Canada et la communauté d’origine indienne installée en Colombie-Britannique. A l’époque, les villes portuaires de la côte ouest, Vancouver en tête, accueillaient une population issue de l’immigration indienne parmi laquelle on pouvait trouver un certain nombre de militants et d’activistes de gauche voués à l’abolition du régime colonial britannique en Inde et des politiques d’immigration racistes et discriminatoires au Canada. Peter Campbell nous fait connaître les principaux protagonistes de ce milieu, leurs combats et leur idéologie. A travers un texte riche en informations peu ou mal connues, il explore la dynamique qui, en dépit d’un environnement social et d’une culture politique ouvrière généralement hostiles à l’immigration asiatique, a favorisé une certaine convergence de la communauté d’origine indienne de la Colombie-Britannique vers le Parti socialiste du Canada. Campbell note surtout combien, malgré le dogmatisme qui le caractérisait, ce parti s’ouvrit à la communauté d’origine indienne et appuya ses luttes sans chercher à influencer ou à modifier le cadre de références politico-religieux particulier qui animait la plupart de ses membres. Dans la Colombie-Britannique du début du vingtième siècle, le Parti socialiste s’est battu pour et avec les militants indiens contre le racisme et l’exclusionisme ambiant. Peter Campbell dévoile un pan nouveau de l’histoire politique canadienne et jette un éclairage insoupçonné sur les origines de la tradition d’engagement politique profond qui continue encore de marquer le processus d’intégration de l’immigration indienne au sein de la société canadienne.

Résumé:
Les deux premières décennies du 20e siècle se sont montrées riches de promesses tant pour le socialisme que pour la lutte anti-impérialiste. A l’exception peut-être de l’Irlande, c’est en Inde que ces deux combats apparentés l’un à l’autre se sont manifestés avec la plus grande force. En Inde, des mouvements anti-coloniaux influencés par la pensée occidentale ont eu une incidence marquée sur les mouvements de boycottage et les chefs de file des luttes des travailleurs et des paysans. Tandis que des socialistes occidentaux s’efforçaient d’intégrer à la cause du socialisme l’anti-impérialisme qui se manifestait alors en Inde, des militants anti-impérialistes de l’Asie du Sud tant en Inde qu’en Occident tentaient de se servir d’idées occidentales pour transcender le sectarisme religieux et rassembler les Musulmans, les Sikhs et les Hindous dans une lutte commune contre le Raj, la domination britannique en Inde. Dans la période qui s’étend de 1904 à 1914, une épisode de la recherche, par des militants de l’Asie du Sud et des socialistes occidentaux, d’un terrain commun dans le cadre de la lutte contre l’impérialisme, s’est déroulé sur la côte Ouest du Canada. Sans égard à leurs différences « raciales » et culturelles, les chefs de file et porte-parole de ces mouvements se voyaient confrontés au même défi - l’éducation des militants de la base de leurs propres mouvements et la tâche formidable de favoriser l’unité par-delà les identités. Le Ghadar, le mouvement créé par des militants de l’Asie du Sud sur la côte Ouest de l’Amérique - et à l’intérieur duquel se retrouvaient des membres et des sympathisants du Parti socialiste du Canada et des Industrial Workers of the World - offre un exemple de tentative concrète de créer un mouvement non racial et non sectaire voué à la disparition de l’impérialisme britannique et à la création d’une société égalitaire.
International Journal of Canadian Studies/Revue Internationale d'etudes canadiennes 20, Fall/Automne 1999.
Peter Campbell, “Making Socialists”: Bill Pritchard, the Socialist Party of Canada, and the Third International

Le legs du Parti socialiste du Canada nous a été transmis par le biais d’expressions dont celles de déterminisme économique, de matérialisme mécaniste, « d'impossibilisme », et de sectarisme. La vie de Bill Pritchard nous révèle les origines humanistes du parti et l'influence d'une tradition britannique d'éthique socialiste instruit, organisé et résolus à fonder une société entièrement socialiste. Même si appuyerent la Revolution russe, Bill Pritchard et ses confrères marxiste-socialistes ne désiraient aucunement compromettre leur objectif à la faveur du programme de la Troisieme Internationale. Leur humanisme, autant que leur déterminisme, nous permet de comprendre leurs décisions et l'héritage de croyances qu'ils nous ont transmis.
Labour/Le Travail 30, Fall/Automne 1992
Le programme du Parti socialiste du Canada en 1911 :

1. Abolir la propriété privée des moyens de se procurer la nourriture, les vêtements et le logement.
2. Rendre propriétés collectives le sol, les chemins de fer, les services publics, les usines, les mines et les inventions.
3. Assurer la gestion et l'organisation démocratique de l'industrie par le peuple, pour le peuple.
4. Produire les nécessités de la vie pour leur usage plutôt que pour le profit.
5. Voir à ce que chacun possède le droit de travailler et de gagner sa vie.
6. Voir à ce que personne, à l'exception des enfants et des malades, ne puisse vivre aux dépens des autres

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