dimanche 5 septembre 2010
Ce mardi en France
Si, le 7 septembre, nous sommes suffisamment nombreux à nous opposer au projet de réforme des retraites, nous pourrons faire reculer le gouvernement … mais en aucun cas, empêcher les nouvelles attaques qu’il nous prépare. Cela, aucune réforme, aucune mobilisation ne peuvent le faire.
Qu’on l’appelle « économie de marché », « libéralisme économique », « libre entreprise » ou qu’on emploie tout autre euphémisme, le système social sous lequel nous vivons est le capitalisme. Sous celui-ci, les moyens de production et de distribution des richesses sociales – les moyens d’existence de la société – sont la propriété exclusive d’une minorité parasite dominante – les détenteurs de capitaux ou classe capitaliste – au profit de laquelle ils sont inévitablement gérés.
La gauche critique ce système mais ne propose que des réformes qui permettent, intentionnellement ou non, de le perpétuer, lui et les problèmes qui en découlent inévitablement. Tenter d’aménager ce système en faveur des salariés, d’en adoucir les effets, en un mot, de l’« humaniser », c’est demander à un tigre de brouter du gazon.
Depuis plus d’un siècle que les réformistes ont eu la possibilité d’en finir avec les problèmes du capitalisme (chômage, précarité, pauvreté, insécurité, pénurie de logements ici, malnutrition, famine, guerre ailleurs), et en dépit de l’infinité de gouvernements de toutes tendances qui se sont succédés dans le monde au cours du dernier siècle, non seulement ces problèmes n’ont pas disparu, mais ils se sont aggravés et d’autres sont venus se greffer. En outre, les réformes si difficiles à obtenir, sont remises en cause par le premier gouvernement « libéral » venu (aujourd’hui le recul l’âge de la retraite et l’augmentation des cotisations).
Parce que, par définition, le capitalisme ne peut fonctionner que dans l’intérêt des capitalistes, aucun aménagement, aucune mesure, aucune réforme, n’ont pu (et ne le pourront d’ailleurs jamais) subordonner la propriété privée capitaliste à l’intérêt général. Pour cette raison, seule la menace d’un mouvement socialiste se fixant comme seul but réaliste et immédiat l’instauration de la propriété sociale (d’où le nom de socialisme) des moyens d’existence de la société, de manière à assurer leur gestion par (et, donc, dans l’intérêt de) la collectivité tout entière, pousserait les capitalistes à concéder des réformes favorables aux salariés de crainte de perdre tout le gâteau.
C’est pour la construction d’un tel mouvement que nous lançons un appel à tous les salariés conscients de l’opposition et de l’incompatibilité des intérêts des salariés avec ceux des capitalistes, à tous ceux qui, préoccupés par les attaques incessantes dont nous sommes victimes, désirent, non pas rafistoler la société actuelle mais y mettre un terme. Notre supériorité numérique écrasante nous permet tous les espoirs.
Ce n’est qu’après avoir placé sous le contrôle de la collectivité les moyens d’existence sociaux que nous pourrons enfin assurer leur gestion, non plus dans l’intérêt égoïste de leurs actuels propriétaires, mais cette fois, réellement, dans l’intérêt général. Alors seulement serons-nous en mesure de réaliser un monde dans lequel le système actuel des États rivaux sera supplanté par une communauté mondiale sans frontières, le rationnement par l’argent et du système du salariat par le libre accès aux richesses produites, la concurrence par la coopération et l’antagonisme des classes par l’égalité sociale.
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