mardi 22 novembre 2011

Marx et l'écologie

Marx n'était pas l'inventeur du socialisme. Il n'était qu'un socialiste parmi d'autres. Les passages suivants montrent bien que les socialistes du dix-neuvième siècle étaient bien au courant avec "la notion de protection et de symbiose avec l'environnement":
Avec la prépondérance toujours croissante de la population des villes qu'elle agglomère dans de grands centres, la production capitaliste d'une part accumule la force motrice historique de la société; d'autre part elle détruit non seulement la santé physique des ouvriers urbains et la vie intellectuelle des travailleurs rustiques, mais trouble encore la circulation matérielle entre l'homme et la terre, en rendant de plus en plus difficile la restitution de ses éléments de fertilité, des ingrédients chimiques qui lui sont enlevés et usés sous forme d'aliments, de vêtements, etc. Mais en bouleversant les conditions dans lesquelles une société arriérée accomplit presque spontanément cette circulation, elle force de la rétablir d'une manière systématique, sous une forme appropriée au développement humain intégral et comme loi régulatrice de la production sociale (...)
[C]haque progrès de l'agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l'art d'exploiter le travailleur, mais encore dans l'art de dépouiller le sol; chaque progrès dans l'art d'accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les Etats-Unis du nord de l'Amérique, par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s'accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu'en épuisant en même temps les deux sources d'où jaillit toute richesse. (Le Capital, Livre 1, ch. XV)
Lorsque la société actuelle sera arrivée à un degré d'organisation économique plus élevé, le droit de propriété de quelques individus sur les terres constituant, le globe paraîtra aussi absurde que semble insensé, dans la société d'aujourd'hui, le droit de propriété d'un homme sur un autre homme. Ni une nation, ni toutes les nations couvrant le globe ne sont propriétaires de la terre ; elles, n'en sont que les possesseurs, les usufruitiers, ayant pour obligation, en bons pères de famille, de la transmettre améliorée aux générations futures.(Le Capital, Livre III, ch XLVI)

vendredi 11 novembre 2011

Bullshit

Cette analyse de la crise est assez répandue sur le net mais, pour employer un des mots dans cette vidéo, c'est bullshit.

Oui, les banques prêtent de l'argent et en récoltent des intérêts mais elles ne créent pas cet argent à partir de rien. Elles ne peuvent que prêter de l'argent qu'elles ont déjà, soit des dépôts qu'elles ont réussis à attirer soit qu'elles ont emprunté elles-mêmes. Elles ne créent pas de la monnaie nouvelle, comme la vidéo le suggère; elles ne font que faire circuler la monnaie existante.

Les intérêts que les banques reçoivent viennent en fin de compte de la production future. En fait, c'est parce que, à cause de la dépression actuelle, la production n'a pas augmenté dans la mesure attendue mais a même diminué que certains États se trouvent devant une crise de dette. Ainsi se crée l'illusion que le problème c'est les intérêts en tant que tels plutôt que le manque d'une production adéquate -- et que la solution se trouve en permettant aux États d'avoir davantage recours à la planche à billets.

On aurait cru que la crise bancaire de 2008 et qui menace de se reproduire aujourd'hui aurait fait disparaître l'idée selon laquelle les banques peuvent créer de rien de l'argent à prêter. Après tout, si elles le pouvaient, pourquoi ne l'ont-elles pas fait ? Pourquoi les « bail-outs » ?

De toute façon, ce qu’il faut, ce n'est pas la réforme monétaire (ni la soi-disant « socialisation » des banques) mais l’abolition de l’argent et des banques par la mise en commun des ressources productives et la production pour la seule satisfaction des besoins humains.

jeudi 3 novembre 2011

L'action globale

Un aspect positif du mouvement "Occupons" est sa coordination globale. En effet, si les salariés de tous les pays veulent éviter des crises économiques dont ils sont les victimes principales, ils doivent agir ensemble et créer un nouveau mouvement mondial.

Toutefois il faut être clair sur l'objectif. Il faut un mouvement qui rejette le réformisme et toutes les autres illusions sociales-démocrates et léninistes. Un mouvement dévoué à une seule puissante tâche de construire une société mondiale dans laquelle les ressources de la Terre seraient devenues le patrimoine commun de tous et où on ne produirait pas pour vendre pour le bénéfice d'une minorité mais seulement pour satisfaire les besoins de l'humanité.

Le problème économique à surmonter pour cette société socialiste serait le problème de la population active de s'organiser afin de coopérer à la production de nourriture, vêtements, logements et tous les autres articles et services demandés par le peuple pour une vie heureuse et pleine. Tout le monde aurait libre accès aux choses nécessaires, la production et la répartition étant en accord avec le principe socialiste « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».