lundi 19 décembre 2011

La fable du « Maître singe »

Dans l’Etat féodal du Chu, un veillard survivait en gardant des singes à son service. Les gens l’appelaient « Ju gong » (Maître singe).

Chaque matin, le vieil homme rassemblait les singes dans sa cour et donnait l'ordre à l'aîné d'emmener les autres dans la montagne ramasser des fruits sur les arbres et dans les buissons. La règle exigeait que chaque singe donne le dixième de sa récolte au vieillard, et ceux qui ne le faisaient pas étaient violemment fouettés. Tous les singes en souffraient mais n'osaient s'en plaindre.

Un jour, un jeune singe s'adressa aux autres : « Le vieil homme a-t-il planté tous les fruitiers et buissons ? » Les autres répondirent : « Non, ils ont poussé naturellement. » Le jeune singe insista : « Ne pouvons-nous pas prendre les fruits sans la permission du vieil homme ? » Les autres répon dirent : « Si, nous pouvons tous le faire. » Le jeune singe continua : « Alors pourquoi devons-nous dépendre du vieil homme ; pourquoi devons-nous tous le servir ? »

Avant que le petit singe ne finisse sa phrase, tous les autres avaient compris et s'éveillaient.

La nuit même, s'assurant que le vieil homme était endormi, les singes détruisirent l'enclos dans lequel ils étaient confinés. Ils prirent les fruits que le vieil homme avait emmagasinés et les emportèrent dans le forêt pour ne jamais en revenir. Le vieil homme finit par mourir de faim.
--Parabole chinoise de Liu-Ji, datant du XIVe siècle.

mardi 13 décembre 2011

Ils ont raison (9)

"L'essence de la révolution communiste est l'abolition de la propriété privée des moyens de production et leur conversion en propriété commune de la société toute entière. La révolution communiste met fin à la division en classes de la société et aboli le travail salarié, mettant fin du même coup au marché, à l'échange de marchandises et à l'argent. La production pour le profit est remplacée par la production pour répondre aux besoins des gens et pour amener plus de prospérité pour tous. La travail, qui pour la plus grande partie de l'humanité, est dans la société capitaliste, une activité contrainte, mécanique et exténuante pour gagner sa vie, doit laisser place à une activité volontaire, créative et consciente pour enrichir la vie humaine. Tout le monde, du simple fait qu'il est un être humain et qu'il est né dans la société humaine, doit recevoir une part égale de toutes les ressources vitales et des produits de l'effort collectif. De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins, voila le principe de base de la société communiste."
--Un monde meilleur, Le programme du Parti communiste-ouvrier d'Iran (1994)

"Il est impossible de donner une formule plus simple et meilleure que : "chacun donne selon ses forces ; chacun reçoit selon ses besoins". Et ceci ne suppose nullement une réglementation, individuelle ou collective, qui détermine les forces et les besoins. Chacun, mieux que n'importe qui, peut déterminer ses forces et quand nous supposons que dans une société communiste chacun sera bien nourri et éduqué il est clair qu'un homme normalement développé mettra ses forces à la disposition de la communauté sans y être contraint. Dès qu'il y a contrainte, elle ne peut avoir qu'une influence néfaste sur le travail."
--F. Domela Nieuwenhuis, Socialisme libertaire et socialisme autoritaire (1895).