lundi 31 mai 2010

Comment fonctionne le capitalisme

Lu dans Le Monde de samedi 29 mai :
« . . . les armateurs n'ont pas fini de payer les conséquences du — classique — déphasage entre cycles propres au commerce mondial et les délais imposés par la construction de navires.

Lors de la période faste du milieu des années 2000, les acteurs du commerce maritime ont multiplié les commandes aux chantiers navals, persuadés que le boom des échanges allait perdurer.

Malgré les annulations ou les renégociations de contrats, les transporteurs doivent continuer de mettre en service d'énormes bateaux flambant neufs, sans pou voir toujours trouver les cargaisons qui les feront naviguer dans des conditions de rentabilité satisfaisantes.

Ainsi, les livraisons de porte-conteneurs prévues d ici à 2012 représentent 30 % de la flotte mondiale. Les affaires reprennent mais, pour les armateurs, la dépression de 2009-2010 pourrait être plus longue que prévu à surmonter »
Effectivement, c’est « classique ». Les capitalistes, dans n’importe quel domaine de production, croient toujours qu’un boom va continuer et se font concurrence entre eux à satisfaire un marché en expansion temporaire. Mais tôt ou tard le résultat est la surproduction par rapport à la demande payante. Il était toujours ainsi - et le sera aussi longtemps que le capitalisme dure. Ne serait-il pas mieux de produire simplement et directement pour satisfaire des besoins ?

lundi 24 mai 2010

Comment sera le socialisme?

Comment sera le socialisme, une fois établi ? Nous ne pouvons évidemment pas fournir de plan détaillé du socialisme, puisque les détails précis seront élaborés par la majorité qui dans l'avenir établira cette société et y vivra. Mais nous pouvons faire certains commentaires généraux sur sa nature.

Nous pouvons dire que ce sera la fin de la vente et de l'achat ainsi que de toutes les autres institutions financières et commerciales telles que l'argent, les prix, les salaires, les banques, la publicité,...

Nous pouvons dire qu'avec la disparition de facteurs tels que le coût et la compétition, les gens planifieront la production démocratiquement, selon leurs besoins, et se serviront librement de ce dont ils auront besoin dans l'abondance de biens produits par la technologie moderne.

Nous pouvons dire que le travail se fera par coopération volontaire, qu'il perdra son côté de tâche rebutante pour devenir une activité positive et agréable, et qu'hommes et femmes seront tous égaux dans la société.

Nous pouvons dire qu'il régnera une démocratie totale dans tous les secteurs de la vie et qu'on aura la liberté de choisir ses activités et ses occupations sans être bousculé par des décisions venant d'en haut ni par aucune sorte d'autorité arbitraire.

Nous pouvons dire que le socialisme sera mondial: il ne peut être que mondial. Un socialisme français, canadien ou britannique est une contradiction dans les termes et, en tout cas, le monde est si bien unifié maintenant en matière de communications, de modes et de dissémination d'idées, que si les habitants d'un pays étaient prêts pour le socialisme, ceux du reste du monde ne pourraient pas être loin derrière.

Nous ne pouvons rien dire d'autre sauf, qu'à notre avis, l'établissement de cette communauté mondiale fondée sur la possession en commun et l'administration démocratique est la seule solution aux problèmes de la vie moderne. C'est une solution qui peut sembler appartenir à un avenir lointain, mais si vous êtes d'accord avec nous et que vous nous aidez à répandre les idées socialistes, vous vous en rapprocherez.

lundi 17 mai 2010

La réforme monétaire : hors de propos

Au Canada il y avait un parti et des parlementaires créditistes , mais comme on peut le voir c'étaient des conservateurs et des populistes. Ils voulaient réformer le système monétaire en laissant le reste du système économique tel quel, y compris le marché libre et la production pour le profit.

Le créditisme est basé sur l'erreur selon laquelle la production ne génère assez de pouvoir d'achat pour acheter toute la production nouvelle (le fameux théorème A + B de Douglas). Selon les créditistes, donc, l'État doit intervenir et payer à chacun un « dividende social » afin que toute la production nouvelle puisse s'écouler.

Si cette analyse est vraie, et étant donné que l'État ne paie aucun « dividende social », on se demande pourquoi le système économique actuel ne s'est pas effondré depuis longtemps. Mais elle n'est pas vraie : assez de pouvoir d'achat est généré dans la production -- sous la forme de salaires et de profit et ses dérivés -- pour acheter toute la production nouvelle. C'est pourquoi les critiques du créditisme disent que le paiement d'un « dividende social » par l'Etat, en augmentant le montant de la monnaie en circulation au-delà du niveau requis, mènerait à une inflation sérieuse.

De toute façon, depuis que tous les États ont abandonné l'étalon-or dans les années 30, l'État seul décide de l'émission de la monnaie. Les banques privées ne font que prêter de l'argent soit qu'on y a déposé soit qu'elles ont emprunté elles-mêmes. On aurait cru que la crise bancaire actuelle aurait fait disparaître l'idée selon laquelle les banques peuvent créer de rien de l'argent à prêter. Après tout, si elles le pouvaient, pourquoi ne l'ont-elles pas fait ? Pourquoi les « bail-outs » ?

Ce qu’il faut, ce n ’est pas la réforme monétaire (ni la soi-disant « socialisation » des banques) mais l’abolition de l’argent et des banques par la mise en commun des ressources productives et la production pour la seule satisfaction des besoins humains.


mercredi 12 mai 2010

Annuaire du MSM

Movimiento Socialista Mondiale (en italien):
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  Socialisme mondial:

Socialist Parti of Canada:


Socialist Party of Great Britain:

Socialist standard:

World Socialist Movement:

World Socialist Party US:

lundi 10 mai 2010

Ils ont raison (1)

Le capital, par son développement, socialise le monde. Toute production individuelle tend à être détruite. Là où les travailleurs ne sont pas transformés en salariés, ils sont cependant intégrés au capitalisme par l'intermédiaire de l'argent. Ce qu'ils produisent n'est plus qu'une marchandise, qui leur échappe sur le plan économique et monétaire. Mais surtout l'industrie s'étend sur le monde. Chaque produit tend à devenir le fruit des efforts de l'humanité entière. Le sujet de la vie économique et sociale n'est plus l'individu, mais le corps social dans son ensemble, l'humanité, sujet collectif. En ce sens, la socialisation n'est pas réalisée par le communisme, mais par le capital lui-même : elle n'est que le résultat de la mise en place du marché mondial. Elle n'existe que par les rapports d'échange qui s'établissent entre les entreprises et les pays. Elle n'implique par conséquent aucune utilisation collective des richesses accumulées par la collectivité, mais seulement l'utilisation de cet instrument social de production à seule fin de développer la valeur, et en utilisant les méthodes qu'elle impose. La socialisation capitaliste du monde le transforme en un immense appareil productif, dont l'industrie forme la base, et dont les différentes parties sont autant d'entreprises et de producteurs isolés, privés.

Le capital va jusqu'à nier la propriété privée des individus sur les moyens de production : il exproprie lui-même les capitalistes. Le rôle du propriétaire individuel se transforme dans un système dominé par la concentration des sociétés par actions et les trusts. Dès lors, ce ne sont plus des individus qui représentent et incarnent la propriété privée, mais les instruments de production eux-mêmes qui se groupent en autant d'entités juridiques et économiques tendant à constituer un monde particulier régi par ses propres lois. La contradiction du capital est toujours la même et oppose la valeur (la propriété privée, l'échange) à la valeur d'usage ( l'appareil productif socialisé, et en premier lieu le capital fixe ). Mais la manière dont se présente la contradiction s'est modifiée, et témoigne à la fois du développement du capital et de la maturation des conditions de sa destruction. La lutte s'est dépersonnalisée. On sait que les lois de la propriété privée ne font qu'exprimer l'existence et les exigences de l'échange et de la valeur. Elles ne s'appliquent plus tant maintenant aux personnes qu'aux choses. Ce qui est désormais en jeu, c'est l'affrontement d'un appareil productif déjà socialisé, mais qui reste encore emprisonné par la valeur dans le cadre d'entreprises autonomes : il est littéralement décomposé, divisé en unités de production séparées et reliées seulement par la valeur alors que la constitution même de ce complexe productif international détruit le fondement objectif de la valeur, et abolit ainsi sur le plan strictement économique la nécessité de la production privée. Le communisme ne réalise donc pas la socialisation de la production (qui est au contraire l'œuvre du capital), mais libère cette socialisation des pratiques contraignantes de la valeur. L'expropriation des expropriateurs se présente alors comme une question, non de personnes, mais de rapports sociaux. Il s'agit d'enlever à la richesse socialisée son caractère de valeur.

Le communisme est l'appropriation par l'humanité tout entière de l'ensemble de ses richesses.

(Extrait de Le Mouvement communiste de Jean Barrot, Éditions Champ Libre, 1972)

lundi 3 mai 2010

Ni marché ni plan d'Etat

Normalement on présume la possibilité de deux systèmes économiques seulement, l'un basé sur l'échange libre des biens et services et l'autre sur le transfert forcé des biens et services, ce que l'on appelle, respectivement, le Marché et le Plan (que l’on pourrait également appeler le capitalisme privé et le capitalisme étatique). Ce point de vue ignore totalement une troisième façon de transférer les biens et services - donner et recevoir librement et gratuitement - donc l'existence d'une troisième possibilité, un système économique qui ne serait basé ni sur le Marché ni sur le Plan, mais sur le Don.

Grâce à la technologie moderne, une telle économie ne serait pas basée sur des dons faits directement entre particuliers, mais ce serait une économie dans laquelle chaque membre de la société donnerait son travail à la société entière (c'est à dire à tous collectivement) et recevrait gratuitement de la société les biens et services nécessaires à ses besoins.

Est-ce qu'une économie dans laquelle les gens travaillent volontairement pour produire les biens et les services dont ils se servent librement et gratuitement selon leurs besoins - qu'eux-mêmes déterminent - (plutôt que sur l'achat et la vente ou que sur la planification d'Etat) serait réalisable ? Tout système économique, en tant que système de transfert de biens et services, doit être capable de résoudre deux problèmes cruciaux : la motivation (essentiellement l'incitation à travailler) et l'information (sur les produits et services requis et la meilleure façon de les fournir).

Quant à la motivation, il n’est pas trop difficile à réfuter le préjugé selon lequel une société où le travail serait volontaire et les biens gratuits ne fonctionneraient pas à cause de la nature avide, paresseuse, égoïste et agressive des hommes. Il y a assez de preuves sociologiques et anthropologiques démontrant bien qu'il n'y a rien dans la structure biologique et psychologique de l'homme qui puisse l'empêcher de coopérer dans l'intérêt général.

Quant à l'information, l'information principale nécessaire serait de savoir ce que les gens veulent, et ceci ne présente pas problème. Il suffit d'enregistrer ce que les gens choisissent de prendre pendant un certain temps ou tout simplement de le leur demander dans des enquêtes de sondage. Le choix des méthodes de production à utiliser pour fournir les biens et services afin de satisfaire ces besoins constitue un problème plus complexe. Des calculs seraient toujours nécessaires, mais on pourrait les faire en nature; ils seraient donc techniques, réalisés en quantités physiques tout en tenant compte des considérations sociales telles que les conditions de travail et la pollution.

Un monde sans argent est donc tout à fait réalisable. Il suffit qu’une majorité le veuille !