C'est arrivé. L'Etat britannique ne fait plus partie de l'Union européenne. Et alors? En quoi ça concerne la classe salariée?
L’expression même « Etat-Nation » suppose que les Etats qui se partagent le monde sont l’expression politique de « nations » préexistantes. Au fait, c’est l’inverse: c’est la « nation » qui est une création de l’Etat. Les Etats inculquent à leurs ressortissants qu’ils formeraient une communauté, avec des intérêts communs représentés par l’Etat. Les gens en viennent à se considérer, eux et les autres du même Etat, comme un « nous ».
Les socialistes ne parlent pas de « nous » en lien avec les soi-disant « Etats-nations » où ils naissent ou vivent. Nous savons que dans chaque Etat il y a deux classes aux intérêts opposés: la classe de ceux qui possèdent et contrôlent les moyens de production et la grande majorité qui n’a que sa force physique et intellectuelle à vendre pour vivre et qui le fait pour un salaire.
Les guerres ne se font pas entre « nations » , mais entre Etats, et les Etats représentent les intérêts de leur propre classe dominante. Les guerres naissent de conflits économiques entre Etats, représentant ces classes dominantes, sur les sources de matières premières, les routes commerciales, les marchés, débouchés et zones stratégiques qui les protègent.
Le nationalisme est utilisé par les Etats pour obtenir un soutien à la guerre de sa « chair à canon ». Mais il peut se révéler contre-productif s’il échappe au contrôle de l’Etat, comme cela s'est arrivé au Royaume-Uni sur la question européenne. L’intérêt de la section dominante de la classe capitaliste britannique, c'était que son Etat reste dans l’Union européenne afin d’avoir accès au « marché unique » européen, mais une grande partie de l’opinion publique y était opposée sur des bases nationalistes qu'une autre section a exploitées avec succès.
Nous insistons: les salariés dans un Etat ont les mêmes intérêts que leurs camarades des autres Etats. Nous sommes tous membres de la classe travailleuse mondiale et avons un intérêt commun à travailler ensemble à l’établissement d’un monde sans frontières où les ressources deviendront patrimoine commun de tous les peuples du monde et seront utilisées au bénéfice de tous.