A l’origine document interne distribué en 1950 au sein de la soi-disant « Quatrième Internationale » que Trotsky et une poignée de ses partisans avaient mis en place en 1938, State Capitalism and World Revolution [Capitalisme d'Etat et révolution mondiale] était une contribution à un débat sur son orientation politique, et est ici réédité. La majorité « orthodoxe » voulait s’en tenir à l’avis de Trotsky selon lequel la Russie était encore un « Etat ouvrier » en raison de la propriété étatique et de l’économie planifiée qui y existait, estimant que cela valait mieux que le capitalisme et méritait le soutien de la classe travailleuse.
James a montré que la propriété étatique et une économie planifiée ce n’était pas le socialisme et qu’il était absurde de décrire un Etat comme appartenant aux travailleurs quand ceux-ci y sont opprimés et exploités. Il est allé plus loin et a fait valoir que ce type de capitalisme d’Etat était l’avenir du capitalisme et qu’en le soutenant les trotskystes orthodoxes soutenaient le capitalisme. C’était vrai alors et ça l’est encore aujourd’hui.
James avait tort à propos du capitalisme d’Etat comme prochain stade du capitalisme (mais dans les années 1940, il n’était pas le seul à faire cette erreur) comme dans sa persistance à regarder le coup d’Etat bolchevique comme une « révolution prolétarienne ». Dans la préface de la réédition de 1956, il expliquait cependant :
« Les conclusions politiques de cette analyse économique peuvent se résumer dans son rejet total de la théorie et de la pratique léninistes du parti d’avant-garde pour notre époque. »
State Capitalism and World Revolution est en fait une répudiation totale du trotskysme et mérite d’être lu pour cela.
State Capitalism and World Revolution. By CLR James. PM Press. 2013. Note de lecture parue dans le Socialist Standard de février 2014.
Traduction: http://bataillesocialiste.wordpress.com/2014/02/02/la-repudiation-de-clr-james/