dimanche 26 avril 2009

Archives de Socialisme mondial (1973-1987)

Cette liste de nos articles mis en ligne a évidemment vocation a être augmentée.


lundi 20 avril 2009

Il n’y a aucun « droit au travail »

Pendant la révolution française de 1848 les ouvriers de Paris descendirent dans la rue pour revendiquer « le Droit au Travail ». Depuis, chaque fois que le chômage augmente les syndicats redemandent ce même droit.

Mais qu’est-ce que ce grandiose « Droit au Travail » ? Pour le syndicaliste moyen c’est sans doute le « droit » d’avoir un employeur et de recevoir le salaire qui en résulte. Autrement dit, il serait plus exact de parler de « Droit à l’emploi » ou de « Droit de Travailler pour un Salaire ».

Il ne devrait pas être nécessaire d'expliquer que dans le capitalisme non seulement un tel droit n'existe pas, mais il ne pourrait exister. Le capitalisme est basé sur la possession des moyens de production par une minorité, et nous autres n'avons pas d'alternative sinon de vendre notre capacité au travail, quand nous le pouvons, à un employeur. Mais les employeurs ne sont pas des philanthropes. Ils n'engagent pas des travailleurs dans le but de leur permettre de gagner leur vie. Ils nous emploient seulement lorsqu'ils calculent qu'ils peuvent faire des bénéfices en vendant les marchandises que nous produirons.

La production, et donc l'emploi, sont déterminés dans le capitalisme par loi du profit. « Pas de profit, pas de production » y est le principe directeur économique. Si les possédants des moyens de production calculent, comme beaucoup le font ces jours, qu'ils ne peuvent faire de profit en vendant les marchandises que leurs usines pourraient fournir, alors ils font tourner ces usines au dessous de leur plein rendement ou ils les ferment même complètement. D'où les licenciements et l'accroissement du chômage que nous vivons en ce moment.

C’est le fonctionnement normal du capitalisme, et c'est pourquoi le soi-disant « Droit au Travail » est une revendication irréaliste. Ça revient à revendiquer que les capitalistes abandonnent la recherche des profits et conduisent leur système selon un autre principe ! Mais ils ne pourraient le faire même s'ils le voulaient. Ils ne pourraient non plus être contraints de le faire même par l’action syndicale ou politique la plus militante. Poussés trop loin, ils fermeraient simplement boutique. Le fait est que le capitalisme crée le chômage et le fait augmenter de temps en temps.

dimanche 12 avril 2009

"Un trésor commun à tous"



Il y a 360 ans ce mois-ci, au cours de la révolution bourgeoise anglaise, un groupe d'hommes et de femmes occupa une colline du Surrey en vue de la cultiver, en communauté, pour subvenir à leurs besoins. Ils sont connus sous les noms de « diggers » (« bêcheurs ») et de « vrais-niveleurs ». Ce projet n'a pas duré mais en 1652 Gerard Winstanley, qui y avait participé, écrivit un livre dans lequel il prêcha (c'est le mot juste puisqu'il employa des concepts et un langage religieux, comme tout le monde à cette époque) que la Terre (re)devienne « un trésor commun à tous ». Ce livre, La loi de la liberté, est un des précurseurs du socialisme moderne. En voici quelques extraits qui montrent que Winstanley a bien compris que si la Terre devenait « un trésor commun à tous », l'argent serait rendu caduc :

« Lorsque l'humanité commença à acheter et à vendre, elle perdit son innocence ; et les hommes commencèrent alors à s'opprimer les uns les autres et à frauder leur droit naturel (…) Les hommes n'apprendront jamais a reforger leurs épées en socs de charrue, leurs lances en outils de jardin, ils ne sauront jamais se débarrasser des guerres s'ils n'ont d'abord balayé avec les immondices du pouvoir royal l'escroquerie qu'ils ont invente de l'achat et de la vente (…)

La terre doit être plantée et les fruits moissonnés et transposés dans des granges et des entrepôts avec l'assistance de chaque famille. Et tout homme ou famille ayant besoin de grain ou d'une autre provision devra se rendre aux entrepôts et le rapporter sans argent. S'ils ont besoin d'un cheval pour le chevaucher, qu'ils aillent aux champs en etc, ou dans les étables en hiver, et qu'ils en reçoivent un des gardiens ; et votre journée accomplie, rapportez-le où vous l'avez pris, sans argent. Si certains ont besoin de nourriture ou de victuailles, ils peuvent soit aller chez le boucher et recevoir ce dont ils ont besoin sans argent ; ou alors aller où sont les troupeaux de moutons, de bétail, et prendre puis abattre la viande nécessaire pour leurs familles, sans achat ni vente (…)

Puisque des familles ou des artisans particuliers réalisent certains ouvrages en plus grande quantité qu'ils ne peuvent en utiliser, comme des chapeaux, chaussures, gants, bas, vêtements de toile ou de laine, et pareilles choses, qu'ils portent leur ouvrage particulier aux dépôts, toujours sans achat ni vente ; et qu'ils aillent dans d'autres dépôts rapporter tout autre produit dont ils ont besoin et qu'ils ne peuvent faire. Puisque d'autres hommes prennent part à leurs ouvrages, il est naturel qu'ils partagent avec d'autres hommes (…)

Puisque l'argent et l'or sont soit extraits de nos propres mines, soit ramenés par bateau d'au-delà des mers, ils ne doivent pas être frappés du sceau d'un conquérant, pour servir à acheter et vendre sous son nom ou avec son autorisation ; car il ne peut en être fait aucun autre usage dans la communauté que de fabriquer des plats et autres objets nécessaires à l'ornement des maisons, tout comme on fait aujourd'hui usage de laiton, d'étain et de fer, ou de tout autre métal à cet usage. »
Plus d'information sur les Diggers anglais se trouve dans partie 3.III de Cromwell, les Niveleurs et la République d'Olivier Lutaud.

lundi 6 avril 2009

Les règles du capitalisme

Les règles de base du capitalisme sont très faciles à comprendre. Tout comme le sont les conséquences de ces règles. Il n’y a rien de compliqué là-dedans. Et une fois que vous comprenez ce que sont les règles, vous êtes alors en mesure de vous poser une nouvelle question : acceptez-vous ces règles ?

Nommons certaines de ces règles. Demandez-vous si vous les trouvez compliquées. Demandez-vous si elles existent en réalité ou si nous venons juste de les inventer.

Principe de base numéro un : approximativement cinq pour cent de la population mondiale possèdent 95% des richesses, du territoire, des ressources, de tout. C'est une personne sur vingt. Une seule personne détient donc toute la richesse et tout le pouvoir, tandis que les dix-neuf autres n'ont à peu près rien. Ça s'appelle la distribution inégale de la richesse. Cela pourrait sembler injuste. Pourtant, c'est un fait et c'est légal.

Jusque ici ce n'est pas compliqué, n'est-ce pas ? Voici une autre règle, une règle d'or. Ce sont ceux qui détiennent les richesses qui font les règles. C'est pourquoi tout cela est tout à fait légal, au cas où vous vous poseriez la question.

Voici quelques autres règles.

Règle numéro trois : plus vous avez d'argent, plus il vous est possible d'en gagner.

Règle numéro quatre : moins vous avez d'argent, moins il vous est possible d'en gagner.

Règle numéro cinq : plus vous êtes pauvre, plus les choses deviennent dispendieuses.

Règle numéro six : plus vous êtes pauvre, plus vous serez malade, plus vous mourrez jeune et plus vos enfants seront miséreux.

Règle numéro sept : plus vous êtes pauvre, plus votre éducation sera mauvaise et plus votre emploi le sera.

Règle numéro huit : plus le salaire est bas, plus le travail est difficile.

La règle neuf est l'opposé de la règle huit : plus le salaire est grand, plus le travail est aisé. Par exemple, un directeur d'entreprise est payé cent fois plus qu’un travailleur d'entrepôt, mais lequel des deux retournera chez lui le plus épuisé ?

Règle numéro dix : si vous êtes vraiment riche, vous êtes un capitaliste, vous n'avez donc pas besoin de travailler.

Règle onze : le pauvre doit payer pour chaque erreur que le riche commet.

Règle douze : ce sont les gens riches qui provoquent les guerres dans lesquelles se sont les gens pauvres qui doivent combattre.

Règle treize : la plupart des riches le deviennent par héritage. Il est possible que des pauvres arrivent à gagner une grande fortune, mais ce genre d’histoire se produit très rarement.

Règle quatorze, la plupart des gens pauvres restent pauvres malgré leur travail dur, l'épargne et les sacrifices qu’ils font.

A vous de décider. Les avons-nous inventées ? Sommes-nous simplement quelques-uns de cyniques ? Ou bien cela ressemble-t-il à des choses auxquelles vous avez déjà songé vous aussi ?

jeudi 2 avril 2009

Latest News de Londres

Les journaux nous informent:
Plusieurs milliers de manifestants ont bloqué le centre de Londres mercredi pour ce qu'ils ont baptisé la "Journée du poisson d'avril de la finance". A la veille du sommet du G-20 sur la réforme de la régulation financière, certains ont tenté de forcer l'entrée de la Banque d'Angleterre et cassé des fenêtres de la Royal Bank of Scotland.

Des manifestants ont promené des pantins à l'effigie des "quatre cavaliers de l'Apocalypse" de la prophétie biblique, en l'occurrence: la guerre, le chaos climatique, les crimes financiers et la situation des sans-abri. Sifflets, cloches et tambours ont résonné aux cris d'"Abolition de l'argent".