dimanche 20 septembre 2009
La famine se déchaîne encore
Encore une fois, et encore en l’Afrique de l’Est, les enfants qui meurent de faim font la une de l'actualité. Encore une fois nous voyons sur nos écrans de télévision quantité d'images de petits corps squelettiques et difformes, mais il ne faudrait pas penser pour autant que ce qui se passe en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Djibouti est un phénomène exceptionnel.
Non. Des enfants qui meurent de faim dans un pays du Tiers monde il y en a beaucoup et il y en a tout le temps. Et l’important n'est pas de s'apitoyer sur leur sort, ni d'envoyer un chèque à une quelconque organisation charitable, ni de prier Dieu que les secours arrivent à temps car il ne s'agit là que d'un soulagement partiel et momentané alors qu'il faudrait guérir une fois pour toutes. Impossible, direz-vous. Mais pourquoi donc ? Mourir de faim au XXIe siècle, l'ère de la technologie, de la production illimitée, ça ne devrait pas exister.
Pourquoi cela arrive-t-il ? Pourquoi les habitants d'Afrique, continent fertile et particulièrement propice à l'agriculture, ne réussissent-ils pas à produire de quoi se nourrir ? Est-ce justement parce que, comme le suggèrent certains journalistes, l'introduction de cette technologie moderne dans des pays qui n'y sont pas habitués a un effet plus négatif que positif ?
Lorsque notre civilisation va pénétrer dans les pays du Tiers monde, est-ce parce que les moyens techniques apportés sont trop avancés, trop efficaces en somme, que les gens meurent ? Et comment cela se peut-il ? Comment se fait-il qu'une technique qui permet de produire plus et mieux ait pour effet de provoquer la famine et le manque ?
Il faut remarquer d'ailleurs que ces techniques dont on nous dit qu'elles sont la cause des difficultés de certaines populations, semblent pourtant avoir été parfaitement assimilées dans d'autres cas : ainsi les cultures sucrières intensives se font très bien en Afrique, ainsi par exemple que les cultures de bananes.
La vérité c'est que le problème de la faim dans les pays en voie de développement n'a rien à voir avec l'introduction de nouvelles techniques, mais résulte de la manière dont ces techniques sont utilisées. Elles sont utilisées pour produire très efficacement des produits comme le sucre et les bananes qui sont exportés, et les gens qui vivent dans la misère et voient leurs enfants mourir de faim n'ont nullement l'occasion de mettre ces nouvelles techniques à l'épreuve pour la bonne raison qu'ils ne possèdent ni champs, ni machines, ni rien qui leur permette de cultiver la terre du pays qu'ils appellent pourtant le leur. Ce pays n'est pas à eux, et c'est pourquoi ils y meurent de faim. La terre de ce pays appartient à quelques riches individus qui trouvent profitable de vendre des bananes, du sucre ou autre chose à l'étranger. Produire pour les populations locales ne présenterait aucun intérêt puisque celles-ci n'auraient pas d'argent pour acheter la nourriture ainsi produite et il n'y aurait donc aucune possibilité de profit.
Ce qui cause la faim et la misère dans les pays du Tiers Monde ce n'est donc pas l'introduction de nouvelles techniques, comme on voudrait parfois le faire croire, mais l'introduction de la loi du profit. Le profit motive tout et passe avant tout. La technique en soi devrait être une bonne chose puisqu'elle permet d'améliorer la production et de rendre le travail plus facile, mais tant qu'elle restera au service du profit, elle ne servira jamais l' humanité.
Ce qu'il nous reste à faire est donc de libérer ces techniques si pleines de possibilités, du joug qui les empêche de fonctionner au bénéfice de tous. Ce joug, c'est la loi du profit et de l'accumulation du capital. Le jour où nous déciderons de nous défaire de cette loi, la technique, ainsi libérée, deviendra à son tour libératrice et permettra de résoudre nombre de problèmes qui rendent la vie difficile aujourd'hui, et entre autres, celui de la faim dans le monde.
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