dimanche 16 novembre 2008

Le PS en désarroi

Au Congrès de Reims ce week-end les dirigeants du Parti dit socialiste n'ont pu se mettre d’accord sur qui d’entre eux devrait être le chef du parti. Mais cela, c’est leur problème car les travailleurs n’ont pas besoin de chefs. Ce dont ils ont besoin, c’est de leur auto-organisation démocratique, dans un parti politique ayant le socialisme comme objectif mais un parti démocratique sans chefs. L’idée même qu’un tel parti pourrait être divisé en meneurs et menés est absurde.

Mais le PS, d’après sa politique et son histoire, n’est pas, et n’a jamais été, un vrai parti socialiste. Il a toujours été un parti de réforme du capitalisme qui espérait - vainement et contre toute évidence - améliorer la situation de la classe travailleuse dans un cadre national et en maintenant la production pour le marché, le salariat, les banques, etc.

Lors de sa rénovation en 1971 à son congrès d’Epinay le PS adoptait une déclaration de principes dans laquelle il proclamait:

Le socialisme se fixe pour objectif le bien commun et non le profit privé. La socialisation progressive des moyens d’investissement, de production et d’échange en constitue la base indispensable.
Plus tard dans cette déclaration, le PS invitait les travailleurs

à prendre conscience de ce qu’ils sont la majorité et qu’ils peuvent donc, démocratiquement, supprimer l’exploitation - et par là même les classes - en restituant à la société les moyens de production et d’échange dont la détention reste, en dernière analyse, le fondement essentiel du pouvoir.
En d’autres termes, le PS déclarait avoir comme but de voir s’établir une société où les moyens de production (usines, etc.) et d’échange (banques et autres institutions financières) seraient tous nationalisés. Il nomme cette société “socialiste” mais en réalité il s’agissait toujours d’une forme du capitalisme, une espèce de capitalisme d’Etat, puisque le vrai socialisme étant une société sans argent, implique, non pas la “socialisation”, mais l’abolition des moyens d’échange.

Dans sa déclaration le PS se disait “un Parti révolutionnaire” et affirmait que:

La transformation socialiste ne peut être le produit naturel et la somme de réformes corrigeant les effets du capitalisme. Il ne s’agit pas d’aménager un système, mais de lui en substituer un autre.
On peut douter que François Mitterrand, qui devenait le premier secrétaire du parti rénové, crût un mot de tout ceci. En tout cas, au pouvoir, sous le règne du Président Mitterrand, le PS n’a fait autre chose que d’essayer d’aménager le système capitaliste, sans beaucoup de succès.

La différence fondamentale entre les réformistes du PS et les socialistes véritables est que nous socialistes voyons le capitalisme comme, précisément, un système, sujet à des lois économiques définies, lois qui exigent que la poursuite des profits passe avant tout. L’expérience du PS au pouvoir confirme que le capitalisme ne peut être aménagé de manière à fonctionner dans l’intérêt de la classe majoritaire des salariés.

Par conséquent, baser une stratégie pour l’instauration du socialisme sur une transformation graduelle du capitalisme, comme le PS l‘envisageait au début, est futile. Non seulement une telle stratégie ne conduit pas vers le socialisme et n’améliore pas le sort de la classe salariée, mais il conduit le parti qui la poursuit à composer avec le capitalisme, comme c’est arrivé au PS. C'est pourquoi, depuis longtemps, il n’a d’autre ambition que de gérer le capitalisme. Il ne cherche que d’être le gouvernement alternatif du capitalisme français. Il n’est pas socialiste et ses luttes internes n’ont aucun intérêt pour la classe travailleuse.

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