jeudi 9 juin 2011

Objections

Le socialiste: Dans une société socialiste les gens pourront obtenir la nourriture, les vêtements et autres objets dont ils ont besoin pour leur consommation personnelle en allant les retirer d’un centre de distribution sans délivrer d’argent ni de bon quelconque.

L'objecteur:
Mais c'est du communisme ça, c'est du rationnement...

Socialiste: Au contraire, c'est le capitalisme qui est le rationnement. On est rationné par le montant d'argent qu'on a et la règle « pas d'argent, on ne peut pas avoir » s'applique. Dans le socialisme (la même chose que le vrai communisme), c'est le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » qui s'applique. Dans un monde d'abondance, tel que le socialisme le sera, rendu possible par les avancées de la technologie, le rationnement n'est pas nécessaire

Objecteur: Si chacun se sert "librement", qu'est-ce qui fait qu'à un moment on ne va pas dépasser le seuil de renouvelabilité d'une ressource naturelle ? Il faudra bien alors "rationner". Donc, ce ne sera pas si "librement" que ça, puisqu'à un moment donné certains produits vont être absents des étagères et les derniers arrivés n'auront rien.

Socialiste: Tu ne prends pas en compte le gaspillage engendré par le système monétaire qu'une société socialiste éliminerait. Les ressources seront donc suffisantes pour subvenir aux besoins de tout le monde. On consommera beaucoup moins de ressources qu'aujourd'hui. Et tu ne tiens pas compte des possibilités de l'automation.

Objecteur: De même, s'il y a une pénurie pour une toute autre raison: manque de travailleurs dans tel secteur, mode qui n'a pas été anticipée suffisamment, etc., pareil: derniers arrivés pas servis.

Socialiste: Bien entendu si une pénurie se produit (à cause, p. e, d'un tremblement de terre) il faudra introduire un rationnement temporaire. Après la crise on peut revenir au libre accès.

Objecteur: Tu parles d'anticiper ces pénuries en faisant des prévisions statistiques basées sur une faible variation de la consommation. Il y a donc là encore une hypothèse qui est faite, un risque qui demeure.

Socialiste: Je crois que la société peut prendre ce risque. Tu crois qu'il y aurait des variations fortes de la consommation ? Si oui, pour quelle raison?

Objecteur: Ce système suppose qu'il y ait des stocks disponibles en permanence, d'où un risque de surproduction (si baisse imprévue de la consommation d'un bien donné).

Socialiste: Ça, ce sera un problème ? On réduira la production pour liquider les stocks.

Objecteur: Ce système va développer la tentation de se servir rapidement, et donc, une certaine avidité. Comme dans le système actuel.

Socialiste:
Pourquoi ? Je ne comprends pas. Pourquoi prendre plus que ce dont on a besoin? Ça n'aurait aucun sens.

Objecteur: Dans le système que tu décris, je suppose que l'on fait confiance à l'altruisme naturel en situation d'abondance pour que tout le monde travaille spontanément là où il y a besoin compte tenu des tendances de la consommation ?

Socialiste: Non, une société socialiste avec libre accès ne demandera pas plus d'altruisme qu'il n'en existe aujourd'hui. Personne n'a jamais envisagé des décisions travailleuses spontanées. Bien entendu, bien que le travail soit volontaire dans le sens d'automotivé, il serait quand même organisé. Les gens s'engageraient à travailleur pendant une période à un travail particulier à un endroit particulier et il n'y aucune raison pour supposer que, dans les circonstances nouvelles, ils ne respecteraient pas leur engagement. Pourquoi feraient-ils cela (ne me dis pas que les gens sont paresseux)? L'important est qu'ils ne seraient pas obligés de travailleur par la menace d'une réduction de leur consommation, comme tu proposes. En fait le lien entre le travail et la consommation individuels serait cassé.

Objecteur: Je me demande si l'être humain n'a pas besoin de préserver la compétition. Est-il prêt à arrêter d'être compétitif? Les êtres humains, ne sont-ils pas compétitifs par nature ?

Socialiste:
On est « compétitif » aujourd'hui parce qu'on y est obligé. C'est le conditionnement par le système.

Objecteur:
Mais tout le monde ne pourra avoir libre accès à une Ferrari.

Socialiste: N’as-tu jamais considéré pourquoi les gens veulent une Ferrari ? C'est parce qu’en avoir est un signe de réussite, de prestige et nous sommes conditionnés d'admirer les riches, qui ont les moyens d'acheter une Ferrari (ou/et une villa sur la Riviera, etc.) et donc de vouloir vivre comme eux.

Objecteur: Tu rêves l'ami.

Socialiste:
Dans les paroles de John Lennon:

Vous pouvez dire que je suis un rêveur,
Mais je ne suis pas le seul.

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