lundi 17 octobre 2011
Un président de gauche ?
Le soi-disant "Parti socialiste" vient de choisir son candidat pour l'élection présidentielle. Voici ce que nous en pensons.
S’il y a de nouveau un président de gauche, le seul changement qu'il y aura, c'est un change ment de politiciens à la tête de l'état.
La gauche ne modifiera pas les bases de l'exploitation ; tout au plus elle essaiera d’appliquer des mesures sociales avec toutes les réserves, les limites, les échecs qu’elle devra affronter en économie capitaliste. Par contre, le capitalisme y trouvera, lui, une solution à sa propre survie, à sa propre crise ; la discussion se focalisera sur l'opposition gauche-droite et nous donnera l'impression que ce sont les gouvernements qui décident alors que leurs moyens d'action sont en fait très limités et subordonnés aux lois économiques du capitalisme qui sont celles du profit. Par exemple, le chômage n'est pas un choix politique mais une fatalité économique, donc un changement de politique ne peut rien y changer.
Certes, un président de gauche et son gouvernement pourraient artificiellement gonfler l'économie pendant une certaine période pour financer les travaux publics et l'augmentation du nombre de fonctionnaires, mais cela ne durerait pas. Tôt ou tard, la crise éclaterait de nouveau et on reviendrait à la situation actuelle avec deux millions de chômeurs : les lois économiques du capitalisme continuent à fonctionner malgré un président de gauche.
La société bourgeoise et capitaliste impose de cette façon sa vision politique du monde (entre autres, grâce aux élections) écartant un grand nombre de gens des questions essentielles (exploitation par le salariat, mise en place des conditionnements, etc.). Un président de gauche essaierait donc de gérer de façon « progressiste », à la tête de l'état français, une fraction du capitalisme mondial mais ne réussirait pas. Il ne peut réussir. Tôt ou tard, il serait obligé de reconnaître que, dans le cadre du capitalisme, tout gouvernement, même de gauche, n'a d'autre choix que de respecter et d'appliquer la logique du capitalisme, c'est-à-dire de donner la priorité aux profits et non aux salaires et aux réformes sociales. A ce moment-là, il entrera forcément en conflit avec les travailleurs. Ce sera la fin de beaucoup d'illusions. La lune de miel sera finie.
Nous savons que nous nous situons à contre-courant d'un large mouvement qui met son espoir dans une arrivée de la gauche au pouvoir, ce qui ne veut pas dire que rien n'est possible. Nous pensons donc qu'il est essentiel actuellement de se poser la question des moyens et des conditions d'un changement.
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