Les États-Unis
samedi 5 octobre 2024
Pourquoi le conflit au Moyen Orient?
mardi 17 septembre 2024
A propos des "bons de travail"
Comment distinguer l'activité "travail", qui seule donnerait droit à l'obtention de bons de consommation, des autres activités ? Déjà dans le capitalisme, une part toujours croissante des bien numériques, n'est plus produite par du "travail" au sens d'une activité séparée, rémunérée. La "peer production" (Wikipédia, linux, etc.) sont, pour l'essentiel, l'œuvre de travailleurs volontaires, bénévoles qui produisent "pour le fun" et pour le plaisir d'être utiles aux autres. La disparition du "travail" ou de la distinction travail-loisirs peut être considérée comme un des paramètres permettant de mesurer l'avancement du dépassement du capitalisme.
Fonder la distribution des biens de consommation individuels sur la mesure du "travail" fourni par chacun, outre reposer sur des critères difficiles à établir, tend à perpétuer la subsistance d'une réalité qu'il s'agit justement de dépasser aussi vite que possible. A un niveau plus général, la mesure en temps de travail des contributions des producteurs individuels est censée créer (ou maintenir) une motivation pour participer à la production sociale. Mais en tant que telle, cette "motivation" est basée sur les vieux principes bourgeois : si tu ne travailles pas, tu ne manges pas ; si tu ne travailles pas assez, tu n'auras pas assez, et cela, indépendamment des possibilités sociales existantes.
Apprendre à participer à la production sociale d'une manière autre que sous le fouet du chantage à la faim me paraît pourtant être une priorité de premier ordre à partir du moment où nous serons en possession des principaux moyens de production. La certitude que les gens travailleront, qui est censée être garantie par l'obligation de travailler et la proportionnalité entre le travail et l'accès aux produits, ne compense pas les aspects négatifs induits par l'esprit de coercition qu'un tel système exige.
Qui aurait dit il y a seulement vingt ans que des produits comme Linux ou Wikipédia, qui représentent des millions d'heures de "travail", pourraient être réalisés sans une coercition économique ? Pourquoi ne serait ce pas le cas avec la production matérielle ? L'atmosphère sociale créée par le fait que les moyens de production sont dans les mains de la société, comme partie des biens communs, devrait engendrer un enthousiasme et un esprit collectif qui pourraient être la plus puissante motivation pour participer à la production, sans coercition économique individuelle.
Que dire des "oisifs", de ceux qui refuseraient une telle participation "gratuite" ? Même dans certains groupes d'oiseaux il y a des "oisifs" qui, quand le groupe se pose au sol pour manger, picorent tout le temps au lieu de garder régulièrement un œil sur les prédateurs possibles, comme le fait la majorité du groupe. Ils ne sont pas condamnés par les autres à la famine pour autant. Dans une société où les moyens de production ne sont plus possédés de manière privée, l'organisation du processus concret de production peut et doit être le fait des producteurs eux-mêmes. La conception même des moyens de production (machines, locaux, environnement du processus de production, etc.) peut et doit être essentiellement déterminée par le plaisir qu'ils peuvent offrir à leurs utilisateurs.
La transformation de l'activité productive en vue de la rendre agréable dans tous ses aspects, à tous les niveaux, devrait être une priorité dés le début d'une transition post-capitaliste. Dans la mesure où les choses dépendront de la volonté humaine, nous devrions plutôt miser sur cette méthode que sur la coercition économique individuelle comme incitation à participer à la production. Le système basé sur le principe "à chacun selon son travail" me paraît donc inapproprié, non seulement parce que les calculs qu'il implique me semblent obsolétes et impossibles à réaliser de façon rigoureuse, mais aussi parce que :
- il maintient le principe de l'échange symétrique ;
- il maintient la logique de la coercition économique individuelle ;
- il maintient le calcul des paramètres de production et de distribution sur la base du temps de travail au lieu de se fonder sur les valeurs d'usage, les quantités physiques concrètes.
Sur ce dernier point, il est, encore une fois, nécessaire d'avoir à l'esprit les apports des nouvelles technologies de l'information et la communication. La mesure des besoins humains, d'une part, des possibilités de production d'autre part, en termes physiques, (par exemple : en quantité de litres de lait par enfant, d'une part, en nombre de vaches laitières en état de produire, d'autre part), ces estimations sont infiniment plus simples à réaliser que toutes les évaluations en termes de temps de travail social moyen.
Les estimations des besoins humains sont évidemment plus complexes dans la mesure où interviennent des facteurs subjectifs. D'un certain point de vue, les besoins humains peuvent être considérés infinis. Un individu peut éventuellement se convaincre qu'il a absolument besoin d'une fusée pour lui tout seul afin de se promener dans l'espace. Mais on peut raisonnablement espérer que dans une période révolutionnaire ou dans une société moins aliénée, la plupart des êtres humains pourront évaluer leurs besoins matériels personnels en tenant compte de ce qui est possible et en harmonie avec le bien être collectif.
Les grands magasins, les centres commerciaux capitalistes actuels, de plus en plus équipés de matériels électroniques, enregistrent, à côté de la comptabilité en termes monétaires (par exemple : x milliers d'euros provenant de la vente de lait en bouteilles) les quantités physiques de produits qu'ils ont vendu (par exemple : y milliers de bouteilles de lait). Cette évaluation en termes physiques leur est indispensable pour la gestion des stocks, pour prévoir les commandes futures. Par les liens de communication créés par les réseaux à travers Internet, ces informations circulent mondialement et sont transmises aux producteurs, parfois en "temps réel" et automatiquement, pratiquement sans intervention humaine.
Cette mesure des besoins et des possibilités productives en termes physiques est aujourd'hui biaisée par la logique capitaliste. Les besoins humains ne sont comptabilisés que pour autant qu'il s'agit de besoins "solvables", exprimés par des personnes ayant les moyens de payer ; les possibilités de production ne sont prises en compte que pour autant qu'elles soient "rentables", source de profit pour le capital. Mais, débarrassés de leur gangue capitaliste, les liens informationnels entre production et consommation permis par les nouvelles technologies constituent un atout important pour se passer rapidement des logiques marchandes.
(L'économie dans la transition vers une société "communiste" A propos des thèses du GIK et les "bons de travail", Raoul Viktor, 111012_Rep_a_Kees_sur_GIK.pdf (free.fr)).
mercredi 30 août 2023
Le mythe de la pénurie
Plusieurs personnes croient encore que la famine est, à notre époque, engendrée par une surpopulation et que s'il y avait moins de monde sur la terre, alors et seulement alors, ils seraient adéquatement nourris. II n'en est pas ainsi. En premier lieu, les ressources et la technologie existantes actuellement sont suffisantes pour nourrir plusieurs fois la population de la terre. Deuxièmement, même si la population de la terre devait décroître substantiellement, il existerait encore un problème de faim, celui-ci, tout comme le problème du logement, étant essentiellement un problème économique, un problème de la pauvreté.
La raison pour laquelle la production agricole n'est pas augmentée substantiellement en est une fondamentalement économique. Ceux qui ont faim n'ont pas d’argent pour acheter la nourriture aux prix existants, ils ne constituent donc pas un marché. Sous le capitalisme, la nourriture est une marchandise et les marchandises sont produites uniquement lorsqu'il y a une demande économique effective. Les gens ayant faim ne sont pas la même chose qu’« une demande économique de nourriture ».
Lecapitalisme a négligé l'énorme potentiel des pays du tiers-monde. La terre, l'eau et le soleil y sont en abondance. Mais l'Inde et les autres pays du tiers-monde se concentrent sur le développement de l'industrie lourde. Ils construisent des villes aux dépens de la campagne ; le capital est dirigé dans l'acier, les mines, la construction mécanique et dans les industries de consommation. Et lorsque l'agriculture domestique, manquant d'investissements de capitaux, ne réussit pas à livrer la marchandise, les États-Unis sont beaucoup trop empressés de donner une aide alimentaire.
Cette « aide » est probablement plus utile à long terme aux pays donneurs qu'aux bénéficiaires. Les premiers étant ravis de trouver une « demande économique » pour du grain qui aurait pu autrement être disposé de manière moins rentable (en silos, au fond de la mer ou simplement enfoui dans le sol). Mais l'approvisionnement de ces vastes quantités de grains aide à abaisser le prix des aliments produits localement. Les fermiers du tiers-monde sont incapables d’espérer un prix élevé dans les années de famine pour compenser pour les bas prix des autres années. Ainsi la dépendance sur l'aide alimentaire agit pour retarder le développement en Inde et dans les autres pays du tiers-monde d'une agriculture indigène basée sur des investissements de capitaux élevés et continus dans le contrôle des eaux, les fertilisants et les variétés de graines améliorées. La politique de dépendance sur les greniers de l'Amérique du Nord est dans l'intérêt du secteur industriel des pays en développement : maintenir les aliments bon marché est une façon de prévenir les augmentations salariales.
Ainsi, le problème alimentaire des pays du tiers-monde dérive du conflit d'intérêts entre les capitalistes industriels et des propriétaires ruraux.
Le capitalisme a développé toutes les techniques productives nécessaires à la production d'assez pour tous. Mais le système économique capitaliste peut seulement produire en réponse aux demandes économiques et la perspective d'un bénéfice est un sine qua non, dans l'agriculture tout comme dans les autres sphères de production capitaliste. Les fermiers doivent avoir des « stimulants » - et les photos d'enfants mourant de faim ne sont pas considérées comme un stimulant.
Le bol de mendiant n'est pas seulement un symbole d'aumônes : c'est un symbole de la misère et du besoin sous plusieurs formes subies par le pauvre. C'est le cachet du système économique le plus productif à avoir été développé par l’homme. Le contraste inflexible entre les millions qui ont faim et l'énorme potentiel de production alimentaire accentue la nécessité de mettre fin à la production des marchandises. Nous avons développé la production sociale ; avec une coopération globale nous pouvons nous servir des techniques pour augmenter la production alimentaire. Le socialisme peut rendre cela possible ; seul le socialisme peut libérer notre potentiel productif et faire du bol du mendiant une curiosité de musée.
dimanche 13 mars 2022
dimanche 24 octobre 2021
La propriété privée
Il y a environ 12000 ans que nous avons inventé l’agriculture et sommes arrêtés d’être des chasseurs-cueilleurs. Hier, à vrai dire. Ainsi, pendant un quart de millions d'années, nous avons été des chasseurs-cueilleurs tribaux, primitifs et nomades. Les chasseurs-cueilleurs avaient une certaine forme de propriété privée : des effets personnels, comme des colliers de perles, leur couteau de silex favori et d’autres choses du genre. Quelques-uns avaient une certaine valeur et signifiaient beaucoup pour eux. Mais les chasseurs-cueilleurs étaient des voyageurs, ils devaient suivre les troupeaux et les caprices de la nature, ou plutôt de la végétation. Puisque la majeure partie de leur régime alimentaire provenait de la cueillette et non de la chasse, ils s’établissaient à un endroit pour ensuite cueillir toutes les plantes comestibles puis s’en aller. Ainsi, la propriété privée devait être constituée de choses qui pouvaient être transportées, de petites choses. Des choses personnelles, privées, peut-être bonnes à échanger, de petits trésors.
Les gens croient que les pyramides sont anciens. Mais vous n'avez pas idée à quel point elles sont modernes, à quel point elles sont récentes dans l'histoire de l'humanité. Les chasseurs-cueilleurs n’avaient aucun intérêt pour des choses qu’ils ne pouvaient pas transporter avec eux, comme des monuments ou des maisons. Il leur aurait été inutile de s’approprier une parcelle de terre.
Ainsi, pour la majorité de la durée d’existence de l’être humain, la propriété privée n'a été que de petites choses, souvent très belles et faites en or, mais restant néanmoins de simples bibelots. La propriété existait mais n’avait rien d’important. Mais il y a environ 12000 ans, l'agriculture s'est développée. Les gens restaient sur leurs terres pour les cultiver et, en raison du travail qu'ils y consacraient, ils eurent besoin de les protéger. Ainsi, la terre elle-même devint une propriété. Tout a changé parce que la propriété privée de la terre est devenue quelque chose de très important, une question de vie ou de mort. Seuls ceux qui possèdent une terre peuvent survivre. C'est là que sont apparus les pyramides, les villes, et les châteaux forts.. L’apparition de l'agriculture a créé une société qui ne faisait pas qu'inclure le concept de propriété privée, qui était en fait basée sur ce concept, construite dessus, tout comme les pyramides sont construits sur le sol.
La propriété ne signifie pas que vous ayez la liberté de profiter de quelque chose, elle signifie que vous pouvez empêcher n'importe qui d'autre d’en profiter. A moins que vous ne soyez riche, la propriété ne vous rend pas libre, elle vous enchaîne. Pensez-y. Si je pouvais posséder l'air que vous respirez, en d'autres mots, vous priver de l’accès à celui-ci, je serais maître du monde et vous seriez tous mes esclaves. Vous penseriez que ce n'est pas très équitable, mais ça n’a rien à voir.
C'est ainsi que les règles de la propriété fonctionnent. Le commerce, les marchés, la concurrence, la pénurie, les guerres, la pauvreté et le reste, tout cela découle de ce seul principe. C'est un principe sacré. C'est encore plus ancien et sacré que la Bible ou le Coran. C'est même plus sacré que la vie elle-même. Ou du moins, c'est ce que l'on nous a enseigné. Idéologie. Et en raison de cette idéologie, nous croyons qu'il est normal que les riches doivent être riches et donc que les pauvres n'ont qu'à être pauvres. Et ainsi le jeu continue.
Ce que vous devez faire, c'est vous demander pourquoi vous jouez à ce jeu de la propriété privée et qu'est-ce que vous y gagnez réellement. Bien sûr, vous pouvez posséder une certaine propriété. C’est le cas de la plupart d’entre nous. Vous pouvez même posséder votre propre maison et votre propre voiture, bien que vous les avez probablement eues toutes les deux par crédit et vous les rembourserez toute votre vie.
Maintenant, demandez-vous quelle sécurité vous avez réellement. Vous devez travailler et vous pourriez perdre votre emploi. Vous vivez sur une planète qui se réchauffe tandis que la pollution augmente sans cesse et que les politiciens font des promesses vides de sens. Ce jeu auquel nous jouons ne durera pas toujours. Quand les forêts auront finalement disparu et que les calottes glaciaires auront finalement fondu, il sera peut-être trop tard pour remettre en question les règles du capitalisme. Il pourrait n'y avoir plus de propriété qui vaille la peine d’être possédée.
Certains disent que le capitalisme est la fin de l'histoire. En fait, le capitalisme pourrait bien être notre fin à tous.
mercredi 15 septembre 2021
Les règles du capitalisme
Nommons certaines de ces règles. Demandez-vous si vous les trouvez compliquées. Demandez-vous si elles existent en réalité ou si je viens juste de les inventer.
Principe de base numéro un : approximativement cinq pour cent de la population mondiale possèdent 95% des richesses, du territoire, des ressources, de tout. C'est une personne sur vingt. Une seule personne détient donc toute la richesse et tout le pouvoir, tandis que les dix-neuf autres n'ont à peu près rien. Ça s'appelle la distribution inégale de la richesse. Cela pourrait sembler injuste. Pourtant, c'est un fait et c'est légal.
Jusqu'ici ce n'est pas compliqué, n'est-ce pas? Voici une autre règle, une règle d'or. Ce sont ceux qui détiennent les richesses qui font les règles. C'est pourquoi tout cela est tout à fait légal, au cas où vous vous poseriez la question.
Voici quelques autres règles.
Règle numéro trois : plus vous avez d'argent, plus il vous est possible d'en gagner.
Règle numéro quatre : moins vous avez d'argent, moins il vous est possible d'en gagner.
Règle numéro cinq : plus vous êtes pauvre, plus les choses deviennent dispendieuses.
Règle numéro six : plus vous êtes pauvre, plus vous serez malade, plus vous mourrez jeune et plus vos enfants seront miséreux.
Règle numéro sept : plus vous êtes pauvre, plus votre éducation sera mauvaise et plus votre emploi le sera.
Règle numéro huit : plus le salaire est bas, plus le travail est difficile.
La règle neuve est l'opposé de la règle huit : plus le salaire est grand, plus le travail est aisé. Par exemple, un directeur d'entreprise est payé cent fois plus qu’un travailleur d'entrepôt, mais lequel des deux retournera chez lui le plus épuisé?
Règle numéro dix : si vous êtes vraiment riche, vous êtes un capitaliste, vous n'avez donc pas besoin de travailler.
Règle onze : le pauvre doit payer pour chaque erreur que le riche commet.
Règle douze : ce sont les gens riches qui provoquent les guerres dans lesquelles ce sont les gens pauvres qui doivent combattre.
Règle treize : la plupart des riches le deviennent par héritage. Il est possible que des pauvres arrivent à gagner une grande fortune, mais ce genre d’histoire se produit très rarement.
Règle quatorze, la plupart des gens pauvres restent pauvres malgré leur travail dur, l'épargne et les sacrifices qu’ils font.
Cela fait assez de règles. A vous de décider. Les avons-nous inventés? Sommes-nous simplement quelques-uns de cyniques? Ou bien cela ressemble-t-il à des choses auxquelles vous avez déjà songé vous aussi?
jeudi 12 août 2021
A quoi servent les politiciens?
Avons-nous une vie agréable? Bon nombre d'entre nous n'ont pas de travail, de carrière ou de perspective d'avenir. Ceux qui ont un travail doivent subir la réglementation du lieu de travail, les patrons, les horaires de travail, les quotas de production, les rapports, les indicateurs de performance, les neuf à cinq, les factures, et le stress. Nos enfants sont maintenant faits pour travailler plus dur et à un âge plus jeune pour devenir plus rapidement habiles et employables. Des enfants de cinq ans se font maintenant donner des devoirs.
Nous vivons dans le monde du capitalisme et tout le monde sait que le capitalisme est loin d'être parfait, qu’il comporte certains problèmes. Tout le monde sait également que ce que nous devons essayer de faire, c'est de résoudre ces problèmes à l'aide de réformes. C'est pour ça que nous devons voter pour des politiciens. Ils sont censés arranger cela pour nous. Le capitalisme est comme une voiture en réparation permanente, avec quelques politiciens sous elle et un autre sous le capot qui secoue la tête et dit : ‘Comment va-t-on arranger ça?’ Vous continuez quand même de payer la facture, mais la voiture n'est jamais réparée. Vous commencez alors à penser que les politiciens ne savent pas vraiment ce qu'ils font.
Mais que pouvons-nous y faire? Le capitalisme n'est certainement pas parfait, mais c'est tout ce que nous avons, et après tout il fonctionne quand même. Mais pensez à cela un instant : la société actuelle fait preuve d’une puissance technologique incroyable. Mais quand vient le temps de faire quelque chose d'utile comme nourrir sa population ou limiter la pollution et le réchauffement planétaire, nous n’y arrivons pas, du moins pas tout à fait.
Selon vous, y a-t-il encore beaucoup de gens qui regardent les émissions de télévision produites par les partis politiques? Le problème avec ces émissions, c'est qu'elles sont ennuyeuses et que l'on ne croit pas un mot de ce qu'ils y disent. Ils essaient de nous prouver qu’ils sont meilleurs que les autres, comme dans de simples publicités.
Les politiciens parlent d’un tel problème ou d’un tel dossier - dans le cadre du système capitaliste. La vraie raison pour laquelle les politiciens ont tous l’air de dire la même chose et pour laquelle les gens ont du mal à être intéressés par la politique, c'est qu'en politique, il n’y a que ce même cadre de référence.
Si vous remettez en cause le capitalisme en lui-même, vous sortez automatiquement de ce cadre de référence, et c’est à ce moment que la politique du capitalisme perd soudainement toute signification pour vous. Les politiciens capitalistes rendent tout cela incroyablement compliqué, tellement compliqué en fait que vous avez besoin d'eux pour comprendre tout cela pour vous. Vous pouvez voter tous les quatre ou cinq ans, cela devrait être assez. Que voulez-vous de plus?
Vous ne comprenez pas vraiment, vous n'en savez pas assez, vous n'êtes pas assez futé, vous ne pourriez pas vraiment prendre des décisions. Bon, la médecine est compliquée. Ça prend onze ans pour former un médecin. Nous ne pourrions pas tous être des médecins. Mais qui a déjà entendu parler d'une université pour les politiciens? De quelle qualification qui dépasse de loin le commun des mortels un politicien a-t-il besoin? Il n'y en a pas, n'est-ce pas? N'importe qui pourrait aller en politique. Les experts responsables de la prise de décision ne sont pas des ‘experts’ du tout. Pas plus que vous ne l'êtes.