lundi 2 février 2009

Le PS, Sarkozy et la crise

Comme tout le monde le sait, il y a en ce moment une crise économique en France. C'est en fait une crise mondiale, mais le PS prétend quand même qu'elle est « made in France ». D'après son analyse, cette crise n'est pas le résultat naturel du fonctionnement normal du capitalisme mais de la politique du gouvernement. A Paris le 29 janvier, lors de la journée d’action de ce jour-là, la première secrétaire du PS, Martine Aubry a critiqué la politique du président Sarkozy en disant :

« Aujourd'hui, on a un président qui persiste et signe alors qu'il nous a déjà menés à la récession avec sa politique, avant même que la crise financière n'arrive. »
Nous ne sommes pas partisans de Sarkozy (loin de là, bien sûr) mais nous devons signaler que son gouvernement n'est pas coupable de ce dont Aubry l'accuse. Il ne gouverne pas l’économie ; c'est plutôt l’inverse qui se produit. Les actions de son gouvernement sont déterminées par le fonctionnement de l'économie capitaliste ; leur politique n'est qu'une réaction à des événements économiques qui échappent à leur contrôle.

Aubry, cependant, veut encourager l'illusion que c'est le gouvernement qui contrôle l'économie, pour justifier le point de vue du PS selon lequel, pour résoudre les problèmes des travailleurs, il suffit de changer de gouvernement et d'adopter une politique économique différente. Selon sa logique, comme le Président Sarkozy nous a « menés à la récession », un autre gouvernement pourrait la faire disparaître en poursuivant une autre politique.

La politique qu’elle préconise, c’est de « de combattre la crise en relançant la consommation, l’investissement, l’aide aux petites et moyennes entreprises ». Rappelons à cet égard que le PS au gouvernement a déjà essayé cette politique sous Mitterrand après 1981 — avec des résultats ignominieux mais à prévoir (et prévus par ceux qui comprennent comment le système capitaliste fonctionne). Voir Rebelotte. L'histoire a démontré maintes fois que l'on ne peut faire fonctionner le capitalisme autre qu'un système de profit qui engendre tout normalement des crises de temps en temps.

Ce n’est pas Sarkozy et son gouvernement qui sont responsables pour la crise. C’est le capitalisme qui l’a engendrée. Ce qu’il faut donc, ce n’est pas changer de politique ni même de gouvernement — cela ne ferait aucune différence — mais d’en finir complètement avec le capitalisme. C’est le seul moyen d’éviter les crises, dans lesquelles se trouve le scandale obscène de ressources inutilisées à côté des besoins insatisfaits.

Ce qu'il faut, c'est que les ressources productives deviennent l'héritage commun de toute la communauté et, la production pour le profit abandonnée, qu'on les utilise pour satisfaire les besoins du peuple directement. En un mot, le socialisme.

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