mercredi 4 novembre 2009

Le socialisme n’a jamais été essayé

Traduction de l'éditorial du Socialist standard de novembre 2009.

Il y a vingt ans ce mois-ci le Mur de Berlin tombait, symbolisant la fin de la division de l’Europe entre sphères d’influence russe et occidentale. La Russie perdait la guerre froide et ses dirigeants sous Gorbatchev avaient décidé de ne plus soutenir les régimes fantoches qu'elle avait mis en place en Europe de l'Est, conformément au dépeçage convenu entre Roosevelt, Churchill et Staline à Yalta en février 1945.

De ce point de vue, cela représentait un changement dans l'équilibre des forces impérialistes. Le « pire » restait à venir pour la Russie où deux ans plus tard la soi-disante « Union des Républiques Socialistes Soviétiques » se partitionnait, réduisant la Russie à la plus modeste taille depuis des siècles.

Il y eut quelques avantages pour les peuples des pays concernés. La démocratie politique limitée qui existait en Europe occidentale leur était étendue, permettant aux travailleur de s’organiser dans des syndicats qui n’étaient pas intégrés à l’appareil d'État, comme ça avait été le cas, et aux gens de s’exprimer et de propager leurs différentes opinions politiques, notamment socialistes. La fin de la dictature du parti unique était clairement une évolution bienvenue.

Nous avions espéré davantage. Après tout, nous avions dénoncé depuis longtemps la prétention de ces pays à s'appeler « socialistes » et les faits nous ont donné raison. Leur élimination aurait dû faciliter notre propagande socialiste mais malheureusement c'est le contraire qui s'est produit: nombreux sont ceux qui ont considéré que leur échec était l'échec du socialisme. On a entendu que le socialisme avait été essayé, avait échoué, était désormais périmé. Les intellectuels pro-capitalistes comme Francis Fukuyama ont même triomphalement célébré la « fin de l'histoire » où l'évolution humaine se terminait, paisiblement et harmonieusement, dans l'économie de marché universelle. Cela a présenté une difficulté pour quiconque s'appelle socialiste. Beaucoup parmi ceux qui revendiquaient ce nom ont laissé tombé tout projet alternatif et nous ont dit que le seul choix était désormais entre différents « modèles » de capitalisme. Nous nous sommes opposé à cela et avons réaffirmé la pertinence du socialisme: ce qui avait échoué en Russie et en Europe de l'Est ça n'était pas du socialisme mais une forme de capitalisme où c'était l'État qui orchestrait l'exploitation de la classe travailleuse et l'accumulation du capital issue des profits. C'était ce système capitaliste d'État qui avait échoué, pas le socialisme.
La chute du Mur n'a apporté ni la paix ni l'harmonie. Le capitalisme a continué de produire des guerres et des crises économiques sous la menace d'un réchauffement planétaire. La privation générale et l'aliénation se poursuivent. La propriété commune et la gestion démocratique des forces productives, avec une production pour l'usage selon le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », demeure le seul cadre dans lequel pourront être résolu les problèmes qui se posent à la classe travailleuse en particulier et à l'humanité en général.



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