lundi 2 novembre 2009

L’impérialisme, trait inhérent au capitalisme


La phase finale de la conquête géographique du marché mondial par le capitalisme dans la seconde moitié du 19e siècle a pris la forme d’une bagarre pour les colonies en Afrique et dans l’Océan Pacifique. A la fin, pratiquement toute la surface de la planète était occupée par l’un ou l’autre des États capitalistes les plus forts. On alors reconnu que le capitalisme était un système mondial et pas seulement une collection de capitalismes existant nationalement, une reconnaissance qu’ont exprimée, malgré leurs erreurs, des ouvrages comme celui de Rosa Luxemburg L’Accumulation du Capital, celui de Boukharine Économie mondiale et impérialisme et celui de Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme. On se mit à utiliser le terme « impérialisme » pour décrire ce nouveau développement.

Lénine argumenta que l’impérialisme était « le stade suprême du capitalisme ». Mais l’impérialisme est défini comme la tendance des États capitalistes à utiliser la force à des fins économiques (pour acquérir ou protéger des marchés, des sources de matières premières, des routes commerciales ou des débouchés) alors que cela a été une caractéristique du système capitaliste depuis ses débuts au 16e siècle. En fait, tous les États sont impérialistes dans ce sens, même les faibles qui sont eux-mêmes victimes d’autres États plus forts.

N’importe quel État, si la question se pose, utilisera la force pour aider les entreprises qui opèrent à l’intérieur de ses frontières à acquérir une part de profits aussi grande que possible. En fait, le rôle spécifique que les États ont à jouer dans l’économie capitaliste mondiale est d’aider de cette manière ses entreprises (qu’elles soient privées et étatisées). Dans le capitalisme les États forts ont toujours eu tendance à dominer les États plus faibles et les États faibles essaieront toujours de dominer les États qui sont encore plus faibles. Dans ce sens, l’impérialisme du genre qu’on a vu dans la seconde moitié du 19e siècle, quand les États-Unis et les États les plus forts d’Europe utilisaient la force pour s’emparer de marchés protégés, sources de matières premières et de débouchés, n’avait rien de nouveau. Il ne méritait pas d’être décrit comme « le stade suprême du capitalisme » puisque ce genre de comportement de la part des États avait été une caractéristique du capitalisme dans tous les stades.

Ceci dit, il y a un sens dans lequel la bagarre qui a eu lieu à la fin du 19e siècle a bien marqué un nouveau « stade » du capitalisme. Elle a entraîné à la subordination définitive de toute la planète à un pouvoir capitaliste ou un autre. En d’autres termes, le capitalisme est arrivé à dominer complètement le globe.

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