vendredi 25 mars 2011

Japon : la folie nucléaire

Le capitalisme repose sur le monopole et la gestion des moyens de production par une faible minorité sociale, étatique ou libérale. Il règne sur le monde entier. Sous le capitalisme, le but de la production est la réalisation de profits. Des États et des entreprises capitalistes rivalisent pour vendre leurs marchandises rentablement. Lorsqu'une entreprise peut vendre ses articles meilleur marché que ses concurrents elle peut réaliser des profits supplémentaires jusqu'à ce qu'à leur tour ces derniers adoptent la technique de production meilleur marché. Il y a donc sous le capitalisme une tendance, appliquée par la concurrence sur le marché mondial, à adopter sans cesse des modes de production meilleur marché.

L'industrie actuelle est pour la plupart actionnée par la dynamique électrique si bien que l'une des composantes importantes du coût des marchandises est l'électricité consommée dans le processus de leur fabrication. Étant donné les énormes investissements nécessités par la construction d'un réseau de centrales électriques, la tâche de la réaliser a échu dans la plupart des cas aux mains de l'État, agissant pour le compte de toutes les entreprises capitalistes du pays. Les centrales électriques sont alors régies comme des entreprises capitalistes d'État ayant pour objet la fabrication d'électricité aussi bon marché que possible, en vue de mettre les sociétés du secteur privé et du secteur nationalisé, qui la consomment, en mesure de soutenir rentablement la concurrence sur les marchés mondiaux. Le choix des techniques à mettre en œuvre pour créer de l'énergie électrique est dicté par ce contexte capitaliste. Les centrales énergétiques en régies nationales sont, tout autant que les sociétés capitalistes privées, sujettes à la loi du profit.

A part l'énergie hydraulique il existe actuellement deux méthodes importantes de production électrique, toutes deux reposant sur la rotation de turbines géantes actionnées par la force de la vapeur : faire brûler des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) et faire fractionner des atomes d'uranium. Du point de vue écologique, toutes deux sont sujettes à critique. Au lieu d'être littéralement brûlées en gaz inutilisables (ce qui, en plus, contribue à l’échauffement global), les ressources de charbon et de pétrole de la planète seraient plus rationnellement utilisées comme matières premières en industrie synthé tique. Quant au nucléaire, on n’a pas encore trouvé une solution au problème de la destination finale des déchets radioactifs.

Mais dans la société actuelle les considérations d'ordre écologique ne sont prises en compte que subsidiairement (dans la mesure où la pollution pourrait affecter d'autres intérêts capitalistes) quant au choix des méthodes à mettre en œuvre. La considération primordiale est le bon marché -- c'est-à-dire la compétitivité et les profits des entreprises qui consomment l'électricité. Le mode de création d'électricité actuellement meilleur marché est de brûler de l'énergie fossile mais, le monde étant divisé en États concurrentiels, des préoccupations d'ordre stratégique (sécurité d'approvisionnement) entrent en compte également.

Des pays pauvres en énergies fossiles tels que la France et le Japon ont décidé de miser sur le nucléaire. Si l'échauffement global s’avérerait grave le recours au nucléaire même dans un monde socialiste aurait une certaine logique, mais pas dans une partie du monde sujette aux tremblements de terre. Au Japon le tremblement de terre et le tsunami étaient des désastres naturels mais la crise à la centrale nucléaire de Fukushima est attribuable au fait que nous vivons dans un monde capitaliste divisé en États rivaux où chaque État doit s‘assurer des sources d‘énergie sécures, ainsi empêchant une approche globale rationnelle à la question d'approvisionnement énergétique.

Dans un monde socialiste on trouvera un autre moyen d’approvisionner en électricité la population de l'archipel japonais et celle d’autres lieux sujets aux tremblements de terre.


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