dimanche 20 juillet 2008

Condamné au capitalisme à perpétuité ?

Il y a quelques années, un intellectuel américain, Francis Fukuyama, publiait un livre au titre provocateur, La fin de l’histoire. La thèse de son auteur, c'était que, en dépit de quelques aberrations, telles que le fondamentalisme islamique, le monde se dirigeait inexorablement vers un cul-de-sac consensuel, organisé autour des institutions de l'État démocratique et du "libre" marché. Dans sa vision du futur, Fukuyama ne laissait pas la moindre place à une possible alternative à la société capitaliste. Les seules allusions au "socialisme" ou au "communisme" se référaient (de manière prévisible) à des dictatures telles que la Chine ou la défunte URSS, dans lesquelles l'économie est (ou était) contrôlée par l'État et sa bureaucratie dirigeante, c'est-à-dire à une autre forme de capitalisme : le capitalisme d'État.

Pourtant, jamais le capitalisme n'a été capable de satisfaire les besoins individuels et collectifs de tous les habitants de la planète ; et ses effets sur la société et sur l'environnement n'ont jamais été aussi dévastateurs. Pour toutes ces raisons, une société administrée de façon démocratique et rationnelle par et pour ses membres - nous nous obstinons a l'appeler Socialisme -, et non, comme aujourd’hui, dans l'intérêt égoïste d'une minorité de parasites, est plus nécessaire que jamais.

L'établissement d'un tel système social n'est peut-être pas pour demain, il n'a rien non plus d'inéluctable, mais l'étendue de nos problèmes et le nombre toujours croissant de personnes qui en sont victimes ou insatisfaites, nous portent à croire que l'éternité du capitalisme n'est pas assurée. Après tout, l'Histoire ne nous montre-t-elle pas que jamais rien n'est définitif ? Il n'y a pas si longtemps, quel serf pouvait imaginer qu'un jour il serait libéré du joug du seigneur féodal ?

C'est de discipline, de subordination, d'obéissance, de docilité, de servilité, de "patience", de renoncement, de résignation... dont ce système a besoin pour se perpétuer, et c'est ce qu'attendent de nous ceux qui ont un intérêt ou un privilège à sauvegarder.

Affirmer qu'il n'y a rien à faire, que nous sommes condamnés au capitalisme à perpétuité, ou que nous avons atteint la "fin de l'Histoire", c'est accepter par avance tous les coups que ceux qui ont un intérêt au maintien du capitalisme vont nous porter ; c'est justifier la passivité et la soumission, et, par là, assurer malgré et contre nous la pérennité d'un système qui fonctionne au bénéfice d'une minorité parasite et prédatrice.

C'est pourquoi, nous nous devons, à nous-mêmes et à nos enfants, d'apprendre les leçons de l'Histoire, pour qu'elle ne se répète pas. Allons-nous gâcher le 21e siècle comme nous avons gâché le 20e ? Allons-nous accepter encore longtemps que, malgré le potentiel productif que nous avons atteint et la technologie actuelle, tant de besoins ne soient pas encore satisfaits ?

C'est nous, les salaries - l’immense majorité de la population - qui faisons tourner la machine. Prendre conscience de notre nombre et de notre force collective, de nos intérêts communs (et opposés à ceux de nos patrons), nouer, ou renouer, les liens de solidarité nécessaires à notre libération future, ça n'est pas sorcier... mais ça demande un petit effort, celui de se rencontrer, de s'écouter et de se parler, et, bien sur, celui de s'organiser (sans "leaders" providentiels, sans bureaucrates parasitaires, ni nostalgiques de la dictature sur le prolétariat, des barricades et des bains de sang), entre nous et en utilisant les moyens à notre disposition et la force de notre nombre... tout simplement.

L'alternative existe. Le capitalisme s'est développé à partir du système féodal, et il en ira de même de la société future. Ce que les socialistes veulent, c'est un contexte social dans lequel les questions concernant notre vie quotidienne (alimentation, logement, transports, éducation, loisirs, etc.) soient sous le contrôle d'une démocratie réelle, et non sous celui d'une économie dominée par une minorité prédatrice et son insatiable quête de profits.

Nous considérons que le capitalisme requiert de manière urgente son remplacement par une organisation de la société dans laquelle les gens travaillent en fonction de leurs aptitudes mais ne soient pas des employés, où les biens soient produits pour satisfaire nos besoins et non en fonction des perspectives de profits de la minorité dirigeante, où l'éducation soit un processus que les individus choisiront pour eux-mêmes et non en fonction des besoins d'une économie dominée par des intérêts égoïstes.

Pour résoudre nos problèmes, ce dont nous avons besoin, ce n'est pas d'un changement de gouvernement (ils ont tous montré leur incapacité) ou d'une politique gouvernementale différente (elles ont toutes échoué), mais d'un changement de système social.

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